jeudi 1 mai 2008

■ Crise(s) de fond à tous les étages

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blog 01.05.08
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■    Crise(s) de fond à tous les étages
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De proche en proche, du nord au sud, et de l'ouest à l'est, la première crise mondiale du troisième millénaire commence à aggraver sensiblement une situation déjà mauvaise, et elle prend la forme d'une catastrophe globale, de crises multiples qui s'enchaînent et s'accumulent, s'étendent et s'entraînent les unes les autres.

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Petit tableau du désastre, liste des signaux passés au rouge :

- 1 - la crise des crédits immobiliers nord-américains, dont l'effondrement n'a pas seulement ruiné de puissants organismes de crédit, mais aussi quelques grandes banques, et leurs alliées, qui s'affairent à cacher leurs résultats, en se recapitalisant, à tour de bras. La guerre des taux, signe des temps, a pris l'économie dans son étau, et ça serre.

- 2 - la crise immobilière, bancaire et financière s'ajoute à une crise monétaire qui touche d'abord les parités, avec l'effondrement du dollar, et ensuite les matières premières, dont les prix s'envolent, à commencer par celui du pétrole, et celui des transports, qui redevient un luxe.
Deux doigts de spéculation sans vergogne, et la crise énergétique vient encourager le nucléaire, civil, bien sûr, et annoncer d'autres désastres.

- 3 - la production de biens de consommation, qui a commencé par résister, sur sa lancée, souffre d'une baisse de la demande, et d'une hausse relative des coûts de production, elle commence donc à subir le contre-coup des crises voisines, elle hésite entre ralentissement et récession, annonce des baisses de revenus et de salaires, des restrictions sur les marges et les profits, ce qui diminuera l'investissement d'une part, et la consommation d'autre part. Inflation puis récession, et réciproquement, sont les deux facteurs en cause. Mouvements sociaux à l'horizon, dans les pays émergents notamment, et retour de la répression sur le devant de la scène,  - rien de neuf, de ce côté.

- 4 - deux catastrophes actuelles découlent de cet enchaînement de causes, l'une est alimentaire, parce que les plus pauvres n'ont plus les moyens d'accéder à une nourriture devenue plus chère, et l'autre est écologique, parce que la surexploitation des ressources, à son tour entraîne et induit une aggravation des conditions climatiques et environnementales. Deux exemples : - l'extraction des pétroles bitumineux, follement coûteuses et consommatrice d'énergie, d'espace et d'eau, - et la transformation de céréales et d'oléagineux en carburant, ce qui revient à choisir entre rouler et manger, en préférant rouler...

- 5 - pendant que la crise économique se préparait, les Etats-Unis, déjà surendettés, auront réussi à dépenser la somme de 3 000 milliards de dollars pour assurer leur domination sur l'Irak et sur son pétrole.
Ce coût de la guerre représente environ la production annuelle de la Chine, son PIB 2007, et il pèse directement sur l'économie américaine et mondiale, sur les échanges commerciaux, et sur les réserves des pays fournisseurs.
La crise économique a donc des ramifications militaires, politiques, sociales, humaines, et pas seulement financières et monétaires.

- 6 -  la mondialisation est simplement en train de faire la preuve de l'interdépendance totale des facteurs et des acteurs, - un employé américain achète sa maison à crédit, et au moment où il ne peut plus la rembourser, pour cause de surendettement généralisé, un paysan chinois ou indien passe sous le seuil de pauvreté, évalué à un dollar par jour,  parce que le dollar s'est effondré, pour cause d'inflation accélérée. Monsieur George W. Bush se croit autorisé à punir Saddam Hussein et le peuple irakien, et quelque temps plus tard, quelque 100 millions de pauvres supplémentaires souffrent cruellement de dénutrition, c'est-à-dire d'une faim mortelle, parce que l'économie mondiale s'asphyxie.
Pas seulement dans les pays pauvres, mais dans le monde entier.

- 7 - prendre la mesure du problème que cette crise inédite pose à l'humanité tout entière, pas seulement aux économistes distingués, ni aux politiques patentés, mais à la société des humains, globale et unique, c'est sans doute une urgence, ou une évidence.

A tout prendre, si le capitalisme "triomphant" avait définitivement atteint sa limite, aux confins de l'absurde, ce serait peut-être une bonne nouvelle, - et le moment de passer à l'étape suivante.

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Ressources :

••• A vous de voir : entre 2 et 3 milliards de personnes vivent sous le seuil de la pauvreté, selon les sources et les modalités du calcul, - la pénurie, la misère, la faim, la précarité, sont le lot commun d'un tiers de l'humanité, est-ce là le monde que nous voulons ?

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••• Dernier rapport du Programme alimentaire mondial
http://documents.wfp.org/stellent/groups/public/documents/op_reports/wfp110572.pdf

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••• Dernier rapport 2007 2008 de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale 
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/rapportonpes_cle758c15.pdf

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••• Un dossier déjà ancien, mais des cartes utiles
http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/pauvreteindimdv51

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••• Un excellent papier du Monde, parmi d'autres...

Six crises qui bousculent l'ordre économique mondial

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••• Petit calcul ordinaire

Moins de 1 dollar par jour, tel est le seuil de pauvreté en Chine, ce qui concerne et touche environ 80 millions de personnes, selon des chiffres officiels chinois.
... Plus précisément, le seuil de pauvreté serait prochainement relevé à la somme annuelle de 185 dollars de revenu, soit 1300 yuans.
Et cette somme correspondrait à un pouvoir d'achat local de l'ordre de 370 dollars...?
Se méfier des chiffres officiels, la réalité est plus sinistre encore.
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Un blog SGDG
sans garantie du gouvernement
et parfaitement futile, évidemment
http://pacoalpi.blogspot.com/
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