Big brother, la base t'élève, et l'ardoise s'efface

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Big brother, la base t'élève, et l'ardoise s'efface

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••• Sous l'oeil vigilant des caméras de surveillance et des satellites espions,
nous vivons tranquillement et sans crainte, les forces de l'ordre et de gendarmerie
sont là, bien équipées, pour mieux nous protéger.

Dès l'école maternelle, la Base élèves, la bien nommée enregistre les données indispensables à la bonne marche de l'Education nationale, - nom, prénom, adresse de l'élève, adresse de ses parents ou tuteurs, mais aussi des renseignements médicaux théoriquement couverts par le secret médical. En inscrivant les enfants à la cantine scolaire, gérée par la municipalité, un autre fichier enregistrera quelques données supplémentaires, dont les préférences alimentaires des parents, ce qui peut toujours servir, qui sait, en période électorale.

L'administration dispose ainsi des fichiers de l'état civil, de la scolarité, des résultats scolaires, des décomptes de maladie, via la sécurité sociale, des revenus et des salaires, via les services fiscaux, elle dispose aussi d'un fichier des infractions, le STIC, (Système de traitement des infractions constatées), qui complète utilement le casier judiciaire. Bien d'autres renseignements sont certes disponibles, via les comptes bancaires, les factures diverses, les usages d'internet, enregistrés par les fournisseurs d'accès, et ainsi de suite.

Pour faire bonne mesure, les forces de l'ordre, de police et de gendarmerie, disposeront prochainement d'une nouvelle base de données,
qui s'enrichira de toutes les informations utiles dès lors qu'un citoyen, ou une citoyenne, qu'une personne quelconque aura affaire aux forces de l'ordre, d'une manière ou d'une autre, qu'elle soit entendue comme simple témoin, victime, ou auteur d'une infraction.

Ce nouveau fichier, baptisé Ardoise, (Application de recueil de la documentation opérationnelle et d'informations statistiques sur les enquêtes) consultable sur tout le territoire, comprendra un certain nombre de données personnelles et de renseignements, pas tous anodins.
Dans le profil de la personne auditionnée, le fonctionnaire est invité à saisir quelques éléments dans la rubrique "état de la personne" à l'aide du choix thématique suivant :
"homosexuel", "transsexuel", "handicapé", "sans domicile fixe", "personne se livrant à la prostitution", "travesti", "relation habituelle avec personne prostituée", "personne atteinte de troubles psychologiques", "usager de stupéfiants", "permanent syndical", etc.

Parmi ces indications, nominatives, individuelles, et personnelles, la CNIL (Commission nationale Informatique et Libertés) aura bien sûr à se prononcer sur l'utilité et la légitimité de ficher systématiquement ... les permanents syndicaux, les homosexuels, les handicapés, et les sans domicile fixe, etc.

Et comme la dite Commission n'a sans doute pas les moyens de vérifier in situ l'application concrète de ses décisions, on peut continuer à craindre le pire.

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••• Cette courte nouvelle est à lire et à faire lire :

Matin brun de Franck Pavloff

http://homepage.mac.com/mazzaroth/iblog/MatinBrun.pdf

Voir aussi
http://fr.wikipedia.org/wiki/1984_(roman)

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••• En faire, enfer,  tout un poème

Trouvé sur internet, Ich habe gechwiegen écrit à Dachau par le Pasteur Martin Niemöller (1892-1984),
( texte revu par B. Brecht), dont voici la traduction

    Je n'ai rien dit

    Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit…
    Je n'étais pas communiste.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit…
    Je n'étais pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus chercher les juifs, je n'ai rien dit…
    Je n'étais pas juif.

    Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai rien dit…
    Je n'étais pas catholique.

    Puis ils sont venus me chercher
    Et il ne restait plus personne pour protester.

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Un blog SGDG
sans garantie du gouvernement
et parfaitement futile, évidemment
http://pacoalpi.blogspot.com/
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