Paco Alpi & Alain Constantin
Demain, la croissance économique, française ?
Trame préliminaire
Pamphlet naïf
Octobre 2007
° ° °
Sommaire
A Introduction, préambule, prologue
B Problématique, contexte, inventaire
C Méthode systémique appliquée
D Déconstruction, analyse, commentaires
E Du côté des acteurs, des cibles, du message
F Modèles, experts, urgence(s)
G L'Etat, le pouvoir, la dette
H Mission impossible ?
I La forme, le fond, le sens
Synthèse
Index mots-clés
Annexes
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A
Introduction, préambule, prologue
A 1
Ce texte est un exemple de recherche interactive, interdisciplinaire, basé sur la méthodologie systémique, prise comme modèle de réflexion pragmatique. Il vise à exploiter les données disponibles, dans un cadre modeste, pour y repérer des leviers, des moyens d'action, des outils accessibles, décortiquer puis comprendre la croissance, ses conditions, et ses limites, et proposer alors des solutions acceptables.
A 2
Le propos n'est pas ici de fournir une thèse économique parmi tant d'autres, ni une étude politique exhaustive, mais plutôt de formuler des modèles, pour en évaluer la pertinence, dans l'hypothèse d'une application, d'une mise en oeuvre, non seulement acceptable et accessible, mais aussi et surtout pratiquement efficace.
A 3
Le choix de ce thème, à visée didactique, et celui d'utiliser un modèle et une méthodologie systémiques, seront abordés ultérieurement dans le détail. Précisons cependant qu'il y a, quant à ce sujet, une certaine urgence globale, une actualité, locale, et sans doute une histoire, inscrite dans un long processus, dont les ramifications ont constitué, jusqu'à présent, les patrimoines, les cultures, que partage l'humanité, ou qui la partagent.
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B
Problématique, contexte, inventaire
B 1
Retrouver le chemin d'une croissance économique solide et durable, si l'on peut résumer ainsi l'un des objectifs assignés au Comité constitué dans ce sens, sous l'égide du Président, et sous l'autorité de spécialistes renommés (cf. : annexe), reformuler un modèle de développement à la fois crédible et harmonieux, et prévoir un passage praticable du discours à la réalité, pourrait s'avérer complexe, difficile et délicat.
En effet, il faut bien constater que la croissance n'est pas au rendez-vous, alors précisément que les acteurs économiques, les éléments constitutifs du système productif général, tendent généralement déjà à optimiser leur rendement, leur rentabilité, leur efficacité, à minimiser leurs pertes et leurs déficits, bref, à faire déjà pour le mieux. Le résultat : peut mieux faire, sans doute, oui, mais comment ?
B 2
A l'heure de la mondialisation, le marché théorique réel est mondial, quasi pléonasme. En pratique, la production l'est, sans doute, largement, mais pas la consommation, d'évidence, ce qui laisse à penser, et à imaginer la poursuite de la croissance, jusqu'à satisfaction, ou jusqu'à saturation, seuil de renouvellement atteint. Baisse tendancielle des taux de croissance, déplacement de la demande, renouvellement de la saturation, sur d'autres créneaux, le système paraît condamné à changer pour continuer à croître, jusqu'à épuisement, et précisément...
B 3
Dans ce tableau qu'il faudrait détailler, l'économie globale semble s'essouffler, s'asphyxier, manquer de ressources, et dériver vers des conflits de plus en plus coûteux, dépenses somptuaires pour conjurer le marasme, interventions préventives finalement catastrophiques, retour des miasmes identitaires, des milices et des complexes militaro-financiers, ambiance persistante de tensions locales et internationales, et d'orages potentiels et d'incendies prévisibles.
En contre-partie, autant de raisons de tenter d'éviter le pire, d'améliorer les échanges, et de comprendre la situation réelle, et ses aspérités.
° ° °
C
Méthode systémique appliquée
C 1
S'appuyant sur un contexte de compétition généralisée, formuler des hypothèses où la croissance sera possible suppose des choix stratégiques, et nous voilà embarqués dans une guerre économique mondiale, où les uns disposent de la capacité de production, les autres du pouvoir financier, des moyens d'investissement, et enfin, les derniers, du savoir -faire technologique. Le jeu consiste alors à répartir judicieusement les efforts, à court, moyen et long terme, c'est-à-dire à partager l'énergie disponible de manière harmonieuse, équilibrée, durable. Trois leviers, et une question inverse, ne pas investir, ne pas produire, ne pas savoir, est-ce possible, ou même pensable ?
Stase de l'esprit, de l'intelligence, de l'imagination, d'un territoire qui n'aurait plus rien à partager, échanger, bulle immobile, centrée sur un nombril muet.
Réciproque, écouter le désir de mieux-être, il traverse la société, des plus petits aux plus anciens. Il porte l'espoir d'une réelle solidarité, en actes, d'une fraternité à la fois locale et universelle, d'une liberté fondée sur un minimum d'égalité, - la République et la démocratie, la laïcité, la dignité de chacun, les droits de l'homme et du citoyen, autant de concepts, d'idées, de projets, de valeurs, qui ont porté, et portent encore, l'image et l'identité française, n'en déplaise.
C 2
En pratique, la division internationale de la production a déjà créé des champs de compétences répartis et partagés, des zones d'excellence, des territoires dédiés, et s'il en reste des friches encore peu exploitées, ou peu accueillantes, provisoirement. L'exploration systématique de la planète, l'exploitation acharnée des ressources accessibles, laisse sans doute aux plus pauvres les niches les moins rentables, et aux universités les plus riches, les savoirs et les recherches les plus valorisables, exemples à foison, exceptions rarissimes.
D'où il ressort que la croissance appartient, par hypothèse, aux pays les moins développés, quand ils s'organisent pour devenir mieux développés, et que la richesse appartient à ceux qui ont déjà effectué ce parcours, et qui s'interrogent alors pour continuer à se développer, et produire de nouvelles richesses. (Pour préciser, ces nouvelles richesses, ce sont celles qui vont procurer demain le nécessaire et l'utile, à d'autres que ceux qui les possèdent déjà, - distribution du savoir, de l'expertise technologique, nouvelle répartition des systèmes de production des biens et des services, transfert du pouvoir d'investissement, déjà en cours.)
Moralité, la sortie de l'impasse économique, c'est du côté des savoir-faire, de la technologie, de la recherche, de la circulation de l'information, et donc dans l'amélioration de l'éducation qu'il faut la chercher. Marché mondial, à nouveau, sur lequel il reste à faire, à développer, à accueillir, à rénover, et même à repenser...
C 3
En conséquence, le système productif général, son organisation et sa structure, sa préoccupation première, en quête de profits cumulés, et de rendement à court terme, devraient être jugés à leur résultat principal, à savoir l'insatisfaction, l'inadaptation évidente aux besoins réels de la population, l'absence dramatique de perspectives, bilan déficitaire et décourageant, obligation d'une refonte généralisée, vocabulaire de la rupture, pratique de la fuite en avant, stop.
Le malade ignore encore qu'il est dans un état lamentable, parce qu'il a ressenti une accalmie, vague rémission, pure illusion. Quelques cadeaux, quelques paillettes, des palabres pleines de belles intentions, pour cacher l'annonce sévère de la restriction, de l'austérité, sauf pour les mieux prémunis, bien sûr, bien sûr.
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D
Déconstruction, analyse, commentaires
D 1
Un robot explore la toile, comme quelques centaines ou milliers d'autres, en quête de connaissances neuves sur la croissance, la décroissance, la stagnation, la récession, la crise et sur leurs solutions, pas toujours évitables.
Un logiciel expert, plus futé, récupère les résultats, et en dresse la cartographie sémantique, en forme de programme virtuel. Plongent les indices, puis rebondissent, une invisible montagne de déficits, de manques, de pertes, de déceptions, de souffrances, s'accumule, en forme de gouffre, de vortex, de cyclone, désastre imperceptible tant sa violence et sa puissance dépassent l'imagination.
Hiroshima n'aura pas suffi. Le Vietnam n'aura pas suffi. L'Afghanistan non plus, l'Irak de même. Sans oublier quelques autres, séismes proches et lointains, passés et futurs. Un certain 11 septembre 2001 n'aura pas suffi, alors qu'il annonçait la disparition définitive de toutes les frontières, et la folie généralisée, globalisée, mondialisée. Intégrismes, fondamentalismes, sectarismes, vénérations contagieuses de la puissance et du verbe, la haine creuse le désert, et le produit.
Le virus a contaminé le système, et il ne cesse de s'y répandre, propagé précisément par les anti-virus, contre-mesures, dont le jeu produit une croissance quasi exponentielle, étonnant modèle en creux.
Boucles autoalimentées, autoreproduction des requêtes morbides jusqu'à saturation, vecteurs comme ressources létales, le commerce des armes produit sa propre escalade. Cancer incroyable qui ronge le globe en presque totalité, et consomme des moyens toujours plus énormes. Croissance indéfinie, résistible ?
La virologie aurait dû nous alerter, ou l'immunologie, pandémies, épidémies, le HIV n'aura pas suffi... Alzheimer n'aura pas suffi... Manque de mémoire, sans doute, pétrifiée, peut-être.
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Les dépenses militaires dans le monde ont atteint 1 204 milliards de dollars en 2006, un chiffre en hausse de 37% en dix ans. Source RFI et SIFRI.
Investissements, production, distribution, exportations, en pleine croissance, donc, tout va bien ! Les marchands de mort se portent pour le mieux, ils bénéficient du label secret défense, bien sûr, de l'appui direct et discret des réseaux des services secrets, et d'une part non négligeable des moyens d'information.
Leur modèle économique et commercial est imparable, c'est celui de l'escalade sans limite, jusqu'à l'absurde. Capacité de destruction réciproque inimaginable, inutilisable, sauf à transformer le globe en désert définitif. A l'horizon, la paix, éternelle.
Pour comparaison, le PIB de la Chine, troisième puissance économique mondiale, est de l'ordre de 3 000 milliards de dollars estimation 2007.
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D 2
La logique de la peur, diffuse, latente, et d'autant plus terrifiante, envahissante, obnubilante, a des conséquences multiples, économiques, politiques, sociales, dont on peut repérer au moins deux formes, - l'une est la paralysie, l'immobilisme, la stase, qui caractérise les bureaucraties, notamment, - et l'autre, l'explosion paroxystique, la bouffée d'hyperviolence, souvent autodestructrice, qui accompagnent les sociétés militaro-policières, les dictatures. On devine que la croissance ici n'est pas au rendez-vous, pour cause d'angoisse, d'anxiété, de mutisme, d'anesthésie généralisée.
Symptômes variables, décodables un peu partout, signes avant-coureurs communs, discrets signaux d'impuissance publique, pathologie occidentale largement répandue, d'un côté le gâtisme, et de l'autre le sous-développement, - chez les autres, bien sûr. Bouffées de haine en conséquence, délires contagieux, phobies récurrentes, qui jamais ne manquent de porte-parole, ni de porte-plume(s). Oublions les religions, seule celle qui vénère la croissance comme source ultime nous intéresse aujourd'hui.
A propos d'idéologie, l'économie est un bon exemple de discours, largement dominé par l'absence d'alternatives : produire des richesses supplémentaires, au profit de ceux qui disposent des capacités d'investissement, évidemment...
D 3
Quelques questions préalables subsistent, quant à la légitimité d'une croissance pour la croissance, sans autre perspective que le taux, et l'accroissement d'un résultat dont on ne sait, a priori, l'usage et la répartition. La croissance, oui mais pourquoi, et comment, - si l'on admet qu'un surcroît demandera un investissement, de l'énergie, et de la technologie, certes, mais encore un discours crédible et motivant, c'est-à-à-dire des retombées, par exemple en termes de pouvoir d'achat, de bien-être ou de mode de vie.
On aurait du mal à croire un discours porté par quelque institution ou quelque responsable qui n'assumerait pas ses propres dettes, ses propres dépenses, et ne donnerait pas l'exemple, évidemment.
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E
Du côté des acteurs, des cibles, du message
E 1
Hypothèse simpliste, la croissance et le développement dépendent strictement de celles et ceux qui la produisent, de la satisfaction qu'ils et elles y trouvent et en retirent, le jargon parle alors de logique des acteurs. A court, moyen et long terme, quelle satisfaction attendre d'un surcroît de richesse, de productivité, de profit, et même d'investissement ? Le jeu en vaut-il la chandelle, ou non ?
Individuellement, collectivement, qu'y a-t-il à attendre, si ce n'est une amélioration réelle de la situation commune, ou encore une atténuation sensible des sources et causes d'insatisfaction, individuelle ou collective. Dire l'enjeu, le mieux, et en quoi, pour qui, pour quand...
Un modèle crédible demanderait donc une relecture ou une lecture des formes du progrès, plurielles, un repérage des priorités, des urgences, une reformulation des réelles nécessités, et la détection du superfétatoire, ni urgent, ni prioritaire, ni nécessaire.
Avions-nous réel besoin d'une Tour Eiffel, d'un Concorde, d'un World Trade Center, d'une Grande Arche, d'une Grande Bibliothèque, à quel prix et pour quel progrès, au bout du compte ? Avions-nous besoin de produire autant de têtes nucléaires, de missiles stratégiques, de bombes anti-personnelles, de plutonium, de munitions, d'abris anti-atomiques, de systèmes de surveillance satellitaires, liste non close, - si ce n'est par pure folie, mortelle gabegie.
Croissance, synonymes : surcroît, accomplissement, plaisir, satisfaction, en surplus, sous-produit du travail bien fait, optimisation optimale, perfectionnement, maturation, résultat d'une reconnaissance obtenue, progression aboutie, achèvement, et dès lors, décroissance, ou stase.
Contre-points : surplus, surproduction, amoncellement, pléthore, trop-plein, décote, chute des cours, scories, surcharge, inondation, incorporation, obésité, fatigue, épuisement, taille, émondage, gabelle, taxes, impôts, décrue, décharge, vide-grenier, braderie, soldes.
E 2
Au coeur de la problématique, comme toujours, les actrices et les acteurs, la complexité de leur logique, comme condition et limite. Démographie européenne, comparée aux autres régions du monde, vieillissement prévu des populations occidentales ou occidentalisées, jeunesse en déshérence des pays pauvres, proches ou lointains. Devinette simple : où se situe le plus fort potentiel de croissance ? Et en conséquence ?
Plan Marshall mondial, Banque mondiale, FMI, BERD, PlaNet Finance, les Marx Brothers méritaient-ils le prix Nobel ? Plus sérieusement, sous quel empire les citoyens et citoyennes, urbains et ruraux, habitants et visiteurs, touristes et passants, souhaitent-ils vivre, à quelle monnaie feraient-ils confiance, auquel des astres aimeraient-ils échapper ? Plusieurs réponses possibles...
E 3
Du point de vue du message, les destinataires ne sont pas, a priori, nécessairement convaincus d'emblée par les promesses supposées de la croissance, par un surplus hypothétique, par un surcroît probable, de travail, de charges, de taxes directes ou indirectes, et les émetteurs auront, donc, une argumentation à fournir, et à valider, par l'exemple et l'expérience. Autant dire que le pari est loin d'être gagné.
Pourtant, dans le capital culturel, dans le patrimoine historique, que nous ont légués nos ancêtres, les exemples ne manquent pas, de concepts porteurs, d'idées novatrices, d'avancées sociales, d'épopées industrielles, de prouesses commerciales, technologiques, scientifiques, civilisatrices. Sans oublier quelques erreurs à réparer, quelques errements à corriger, quelques aventures hasardeuses, et même quelques pantalonnades ridicules. Demeurent aussi quelques scandales impardonnables, inoubliables, liste non close.
Du point de vue du message, l'Europe était un porteur d'espoir, de progrès, de libération, de développement, pas seulement pour l'Est, et pour le Sud, quelques échecs plus tard, quelques frilosités confessionnelles et nationalistes plus tard, tout reste à faire, ou presque, - un grand bravo.
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F
Modèles, experts, urgence(s)
F 1
Ce que permet de décortiquer la méthodologie systémique, dans son approche des rouages d'un problème donné, c'est la circulation de l'énergie, comme ressource dépendante d'un environnement, et facteur pris dans un engrenage, dont les effets sont mesurables et limités, cumulables mais parfois surprenants.
Ainsi, la croissance naturelle est plutôt bien connue, dans l'univers végétal, cheminement de la graine, dans le terreau, absorption des minéraux nécessaires, transformation de l'énergie solaire et thermique, production de cellules et d'organes, qui permettent au plant de devenir plante, productrice de fleurs et de fruits, après quoi le végétal s'étiole, et se reproduit, en un cycle dépendant du sol, du climat, de la ressource en eau, des prédateurs, des conditions locales biologiques, de la présence des insectes pollinisateurs, et ainsi de suite.
Les obstacles et les freins à la croissance naturelle sont globalement connus, en compétition des végétaux pour la ressource minérale et solaire, en manque ou excès d'eau, qui dégradent la circulation organique intracellulaire, en aléas divers cumulables ou accidentels, que le jardinier ou le cultivateur repère et répare, selon ses compétences et ses moyens.
F 2
De même, ces interactions, ou mieux ce système à la fois autonome et interdépendant, s'appliquent sur le territoire économique, qui produit les moyens de son propre développement, pour peu que la demande, le marché, la compétition internationale, l'organisation de la production et de la distribution, pollinisateurs et prédateurs compris, lui en fournissent les ressources. Matérielles, financières, technologiques, humaines.
Et là encore, les ressources sont, plus ou moins, disponibles quand la satisfaction du consommateur, de l'utilisateur, du corps social, est au rendez-vous. Vertu du marché, limitée par le profitable à court terme, le solvable, et la capacité des producteurs à se faire entendre. A défaut, la machine fonctionne sous le contrôle et grâce aux moyens de la puissance publique, des institutions, des organisations humanitaires, ou par mutualisation, à court, moyen, et long terme. Enfin, l'économie informelle remplit les interstices, associative ou cachée, illégale ou naturelle, virtuelle ou ludique, vaste friche.
Double paradoxe, la relation de synergie antagoniste entre l'économie de marché et les pouvoirs publics, semble s'être tellement dégradée, dévaluée, épuisée, dans les discours et l'opinion, que les systèmes de régulation de l'économique par le politique sont de fait bloqués, non seulement sur le territoire national, mais aussi dans le registre européen et international, jusqu'à la caricature. Victime collatérale, le modèle démocratique, fragile et mal en point, critiquable, certes, mais persistant, faute de mieux.
F 3
Blocage, échec, faillite, quand l'énergie ne circule plus, les systèmes s'effondrent, ressource épuisée, de l'intérieur ou de l'extérieur, laissant place alors à d'autres constructions, productions, discours, et une chance peut-être à d'autres perspectives. Quelques fantômes bougent encore, rêves de puissance et d'empire, alors que l'heure est à la modestie. Quelques ingénieux experts, astucieux rêveurs, pourront-ils construire d'autres perspectives, simples et crédibles, applicables et efficaces ? Même à court terme ?
Mais puisqu'il y a urgence, voyons l'urgent.
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G
L'Etat, le pouvoir, la dette
G 1
Effectuer des actions dont le résultat attendu soit une meilleure croissance n'est certes pas impossible, - enlever les mauvaises herbes, choisir de bonnes semences, travailler, amender le terrain, l'irriguer si besoin, le drainer sinon, éviter les pesticides, les prédateurs, si possible, ... et récolter des tomates ou des courgettes, inutiles au prix du marché, saturé de produits poussés en serres, ici ou ailleurs. Donc la croissance ne suffit pas, encore faut-il qu'elle soit de qualité, qu'elle vise l'excellence, et non le standard, voire le bas de gamme.
Pilotage donc, sélection, lister les métaphores, les explorer, en traduire les images, travail simple et minutieux, vigilance requise. Ainsi, quelques exemples.
Finances publiques, budget de l'Etat, dette publique, charge de la dette, système d'imposition, cadeaux fiscaux, promesses diverses, domaine où la croissance n'est pas sans contre-parties, ni sans effets sur le pouvoir d'achat, fuite en avant que la réglementation européenne tend à limiter, heureusement, heureusement... Puis déclaration ludique de faillite et d'échec, sérieuse crise de confiance, ambiance lourde dans les allées du pouvoir, voilà de quoi annoncer l'austérité, tant attendue, pas de quoi s'étonner, créons une commission, pour retrouver la confiance perdue, les moyens gaspillée, et l'oreille du public, allons donc !
Moralité, le nerf de la guerre ne manque qu'en cas de guerre, où il est remplacé, hélas, hélas, par la chair à canon, comme disait Maginot. Ainsi perdurent les mythes, et les combats perdus d'avance.
Un peu de ménage, le budget de la ménagère de moins de cinquante ans, pas extensible, au contraire, connu et défini, pas grand-chose à ponctionner, quelques taxes indirectes, quelques euros sur le budget santé, bien sûr, quelques centimes pour l'environnement, austérité, morosité, amère pilule, l'avenir sera meilleur, vieille rengaine plus tellement efficace, faudrait relooker le discours, que fait M6, une petite émission ? La baisse des cours du topinambour ne durera pas, au prix où grimpe le carburant qui vous le distribue.
G 2
Sans doute faudrait-il cesser d'alimenter les mythes, l'illusoire, l'hypocrisie, les croyances, les discours, et retrouver un peu de bon sens pragmatique, un peu d'honnêteté... Soyons naïfs...
Donc, l'Etat respecte ses engagements, par définition, il règle ses dettes, évidemment, d'où la faiblesse dangereuse d'un système quasi-présidentiel, sans régulation démocratique, sans contre-pouvoir, où les dérives sont incontrôlables, et de fait, incontrôlées. Quelques Mirages plus tard, quelques Rafales, un joli porte-avions de plus, une bombinette, secrète, évidemment, et voilà un trou dans le budget, quelques bénéfices redistribués discrètement, deux ou trois centrales exportées vaillamment, vaille que vaille, de quoi occuper la grande Muette, dit-on. Complexe militaro-financier, secret-défense, carrément intouchable. Coût annuel réel, voir loi de finances, budget de l'Etat, et du même coût, dépenses improductives et déficit.
N'oublions pas les bétonneurs, des amis qu'il faut encourager, on ne les remerciera jamais assez, et le reste est à l'avenant.
Quelques bons plans plus tard, il va falloir redorer le blason de cet Etat-là, assez piteux, où cohabitent pourtant quelques copains, tous respectables, enfin...
G 3
L'Etat rembourse ses dettes, et respecte ses engagements, sans aucun doute, c'est pourquoi il ne connaît pas la faillite, et préserve ses moyens pour garantir l'essentiel. Les gouvernements, par contre, qui sait ? Respectables, certes, fiables, sérieux, honnêtes, sans doute, mais durables, pas certain, fragiles fusibles, motus. Evitons le pamphlet, trop facile.
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H
Mission impossible ?
H 1
L'échec n'est pas une option, certes. Mais c'est une expérience dont il faut tirer conséquence. Le discours, les promesses, les belles intentions, n'y suffiront. Le Président américain annonce qu'il veut libérer les peuples de la misère et du désespoir. Le Président français annonce un New Deal planétaire. Applaudissements.
Pendant ce temps-là, près de 42 milliards de déficit public, dans le budget 2008 du gouvernement Fillon, près de 23 000 fonctionnaires non remplacés, temps d'austérité et de restrictions annoncé, puis démenti, il faudrait savoir... Chaque citoyen français de tout âge et condition commencera l'année avec une dette antérieure à rembourser de l'ordre de 700 euros, sans parler du reste... Les comptes fantastiques de la sécurité sociale, annoncent un déficit comptable de l'ordre de 10 milliards d'euros, compte non tenu des arriérés de l'Etat, ni des effets amusants du plafond de la sécu, passons.
Vous avez dit "paquet fiscal" ? Coût de l'ordre de 14 ou 15 milliards, en année pleine, paraît-il. Vous avez dit "effet d'annonce" ? Non, n'ajoutez pas au problème celui des Etats-Unis d'Amérique, pas un bon exemple, les amis... La suprématie du dollar, pas éternelle, n'est pas sans conséquences, silence dans les rangs, l'axe du bien dispose d'arguments, évidemment.
H 2
Fantaisie. Facéties.
Liste d'idées farfelues, non limitative, à compléter à volonté.
Gagnons ensemble le grand concours de la croissance, et tout devient possible.
• Les gagnants du grand concours croissance (GCC) recevront, sous forme d'une rente viagère non cessible et garantie par l'Etat, un revenu minimum égal à la valeur du SMIC.
• La valeur du SMIC est portée, à compter du 1er octobre 2007 à la valeur du plafond de la sécurité sociale, diminuée de la CSG correspondante. Le revenu de solidarité active (RSA) de même.
• La valeur minimale de la retraite des salariés et non salariés, artisans, professions libérales, commerçant, agriculteurs, etc. - est égale à celle du plafond de la sécurité sociale.
• La valeur de la CSG est portée au taux applicable de la TVA, qui servira de taux directeur pour les prélèvements fiscaux.
• Les étudiants, les mères de famille, les demandeurs d'emploi, les artistes et les intermittents, les chercheurs, bénéficient d'un revenu minimum garanti égal au SMIC nouvelle valeur, diminuée de la CSG correspondante. L'admission aux études supérieures est ouverte à tous, dans le cadre de la formation professionnelle ou continue, sous réserve d'avoir le niveau correspondant au baccalauréat, nouvelle formule.
Voir VAE.
• Le plafond de prélèvement fiscal applicable à chaque contribuable est désormais égal au taux directeur de la TVA européenne, soit 20%, tout compris. Il s'applique de même à tout revenu, de quelque nature qu'il soit. L'ISF, impôt sur la fortune, est supprimé, en conséquence.
• Les principales mesures de la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA) sont modifiées comme suit :
la somme globale d’impôts directs payée par le contribuable ne peut, en aucun cas, dépasser le plafond de 20% de ses revenus ;
l’impôt de solidarité sur la fortune est limité de même au taux de 20% ;
un crédit d’impôt généralisé est instauré, d'une valeur de 7 500 euros pour un couple et majoré de 500 euros par personne à charge ;
les salariés qui travaillent soit pour financer leurs études, soit au delà de l'âge de 60 ans, et/ ou qui suivent une formation professionnelle bénéficient également d’une exonération d’impôt sur le revenu, dans la limite de 12 fois le montant mensuel du SMIC nouvelle valeur ;
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=ECEX0755909L
• Le plafond de la sécurité sociale induit un régime spécial qui n'a plus de raison d'être, il est donc supprimé.
H 3
Du fond de la salle, on entend le rire discret des économistes distingués. Ces mesurettes réduiraient le poids de l'Etat à quelque 20% du PIB, et transformeraient le territoire national en paradis fiscal, vers lequel se précipiteraient les investisseurs, et les touristes aisés. Voilà débloquée d'un coup une nouvelle capacité d'investissement et de désendettement, radicale.
De plus, il va quand même falloir trouver des sous, là où elles sont, c'est-à-dire dans le présent, le passé, et l'avenir, dans l'inutile et le gratuit, dans le rêve et la création, l'innovation et l'imagination, dans l'essentiel, en somme. Financer, investir, pas de problème, il suffit de déléguer, tous les entrepreneurs vous le diront, et les banquiers honnêtes se frottent les mains.
Choix de société, la réalité est le village mondial, il a besoin urgent d'écoles, de facultés, de médecins, d'agronomes, de scientifiques, il a besoin urgent de musiciens, de poètes, d'artistes, d'ingénieurs et de banquiers. Le village mondial dont l'Europe est une parcelle n'a plus besoin de marchands d'armes, ni de militaires, ni de milices, depuis que les Etats-Unis d'Amérique s'en chargent, mais ... au vu des résultats, plus pour longtemps.
Le village mondial est une utopie ? Oui, le nouveau Far-West est global, c'est une évidence. Quant aux utopies, les religions de tout poil en sont la preuve, elles n'empêchent pas de rêver, contrairement aux dictatures de tout poil, dont il est temps sans doute aucun de débarrasser l'horizon.
Les cérémonies du Bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme, en leur temps, ont sans doute été un festival post-moderne, au goût du jour. Et pourtant, 1789 marquait durablement l'entrée de l'humanité tout entière dans une nouvelle phase de son histoire, avec une simple idée, contagieuse, - débarrassons-nous des tyrannies... De toutes les tyrannies.
° ° °
I
La forme, le fond, le sens
I 1
Bien d'excellents rapports dorment tranquillement dans bien des bibliothèques, bien des brevets astucieux n'ont jamais donné lieu à une application, la science elle-même est pleine de re-découvertes, fondamentales parfois. Nous savons parfaitement dans quel état le monde qui nous entoure se trouve, et qu'à bien des égards, le territoire où nous habitons est plutôt privilégié. Bien situé, tempéré, riche d'une longue histoire, et d'une population souvent ingénieuse. Concrètement, peut-être manquons-nous de patience, de persévérance, ou d'organisation, pour appliquer nos belles et bonnes idées, et tenir nos promesses.
Revenir sur l'histoire, depuis la Révolution française, sur les errements, les avancées, les reculades, les compromissions, retrouver l'esprit des Lumières, Diderot, Voltaire, Montesquieu, et quelques autres. Que diraient-ils, de nos faiblesses, et de nos ridicules ? Nous maltraitons nos valeurs, nos principes, nos espoirs, comment s'étonner d'avoir perdu, du même coup, notre crédibilité, - le pays des droits de l'homme !
I 2
Sur la scène internationale, que valent nos prises de position, nos discours et nos actes ? Sur l'Europe, le Moyen-Orient, sur la Turquie, sur l'Afrique, sur le Maghreb, le monde arabe, sur Israël, sur l'Asie, sur les Amériques, les Antilles, sur le Pacifique et l'Océan indien, sur l'Arctique, et même sur l'Antarctique, quel message portons-nous, pratiquement ?
Et en retour, nous recevons les fruits de nos ambivalences, de nos ambiguïtés, de notre double langage. Image mitigée, où se disputent la chèvre et le chou, respect et mépris. Sur les problèmes à l'ordre du jour, où nos valeurs, nos principes, notre identité, sont engagés, sommes-nous fiables, et dès lors, crédibles ?
Et sinon, comment retrouver le chemin de la confiance, interne, externe ?
I 3
Si la méthodologie systémique tente d'aborder les problématiques dans leur globalité, les solutions qu'elle propose dépendent, par définition, des acteurs qui les mettent en oeuvre, en pratique, en application. Sortir de la crise de confiance et du manque de croissance est d'une simplicité étonnante, juste une affaire de générosité bien comprise, d'investissement immédiat là où ça fait mal, liste à compiler dans n'importe quel journal quotidien bien informé, le monde ne va pas bien, n'est-ce pas ?
Le chantier est immense, et nous avons les connaissances, le savoir-faire, et même les moyens de nous faire entendre. Il suffit de s'y mettre, de proche en proche, de village en village, jusqu'à changer le village global, il en a bien besoin. Les ingénieurs, les techniciens, les experts, en fait ce sont tous les acteurs de l'économie mondiale, qui s'y sont peut-être déjà mis, au travail. Mais les Renseignements généraux n'ont rien vu, bien entendu.
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Synthèse
C'est une jolie idée, consulter les citoyens sur le "Que faire ?" dans un cas de crise de déficit de croissance, nommer une Commission, et voir venir. - Oui, mais quoi, au bout du compte, à quoi s'attendre, quand l'Europe est déjà en train de surveiller les comptes, les déficits, la dette, et d'écouter ébahie les grands discours, excellents, et pleins de bonnes intentions...?
Un premier obstacle se présente à l'esprit, à savoir la crédibilité des recommandations et des mesures éventuelles, dans un contexte où la mondialisation, l'internationalisation des marchés, imposent une réflexion et une démarche globales, et donc une action qui dépasserait le cadre étroit de nos frontières.
Quelques pistes apparaissent alors, tabler sur l'identité française, son patrimoine culturel, son image, pour relancer non pas directement la croissance, mais le développement, qui conditionne la croissance.
Transferts de technologie, éducation, formation, à repenser ou rénover.
Mais au vu de l'état du monde, et de l'économie française, pourtant riche et développée, l'éducation ne suffira sans doute pas, tant qu'un minimum de justice, ou d'équité, n'aura pas droit de cité. En France et dans le monde, pas seulement dans les discours ou sur le papier. Pourtant, les urgences ne manquent pas, sur le territoire et dans le monde. De logement, de santé, d'éducation, de recherche, de retour vers une production respectueuse à la fois des opérateurs, de l'environnement, de l'avenir, de rationalisation de nos systèmes de soins, de sécurité, de régulation de nos dépenses.
Sans doute faudrait-il cesser de penser local, quand les problèmes sont mondiaux, imaginer notre seule croissance, quand c'est celle des trois-quarts de la planète, qu'il s'agit d'impulser, d'aider, de soutenir, ou simplement d'accompagner.
Sans doute faudrait-il cesser de produire des armements toujours plus coûteux, et d'en faire commerce, bannir les marchands de mort, qui détournent des budgets considérables, pèsent sur l'économie, et approvisionnent tous les conflits, présents et futurs. Voir le rapport du SIPRI.
Ce ne sera possible que le jour où la logique de la peur, qui caractérise les tyrannies, les dictatures, les sociétés militaro-policières, sera exclue de nos propres discours, et des idéologies de la haine, qu'alors nous alimentons. L'impuissance sécuritaire produit une escalade de la violence, incontrôlable croissance, désastreuse alors.
C'est plutôt mal parti, parce que le système économique comme il va tend à échapper à la régulation du pouvoir politique, et à étouffer alors les contre-pouvoirs démocratiques, au nom de sa seule priorité supposée. Vous avez dit paquet fiscal ? Plus lourd à porter que le déficit estimé de la sécurité sociale, ce qui nous fait deux dettes non négligeables, au lieu d'une. Le reste à l'avenant, le déficit budgétaire est, grosso modo, l'équivalent de nos dépenses militaires, trop facile.
Soyons réalistes, imaginons du possible, des républicains respectueux de la laïcité, des démocrates respectueux de leur mandat démocratique, des socialistes vraiment réformateurs, et pourquoi pas, des citoyens formés à l'école de la République, celle des droits de l'homme, et la rupture proviendrait alors d'une nouvelle étape, évidente et nécessaire, penser, produire, développer, construire le village mondial, avant qu'il ne s'effondre, panser le village global, le soigner, en prendre soin, il y a urgence.
Choix de société, la réalité est le village mondial, il a besoin urgent d'écoles, de facultés, de médecins, d'hôpitaux, d'agronomes, de scientifiques, de chercheurs, il a besoin urgent de musiciens, de poètes, d'artistes, d'ingénieurs et de banquiers. Et il peut se passer de marchands d'armes, de marchands de haine, de dictatures et de tyrannies.
Re-découvrir l'esprit des Lumières, celui de 1789, sans les scories, notre socle, retrouver la cohérence de nos discours, et de nos actes, avec notre identité profonde, c'est-à-dire ce message inscrit comme une promesse, jamais vraiment tenue, au fronton des bâtiments publics, c'était quoi déjà ?
Soyons naïfs, changeons le village global, de proche en proche, il en a bien besoin, et d'ailleurs, il est déjà en train de changer, vous n'aviez pas remarqué ?
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Annexes
Le site de la Commission Libération de la Croissance
http://www.liberationdelacroissance.fr/files/home.php
Les Rapports du Conseil d'analyse économique
http://www.cae.gouv.fr/
Commission pour la libération de la croissance française (CLCF)
Groupe de réflexion et de propositions de réformes sur les freins et la libération de la croissance, mettre en oeuvre les conditions d'un changement de la société française
Voir lettre de mission, et composition
Jacques Attali, écrivain, président, ancien président de la BERD, ancien conseiller spécial de François Mitterrand, créateur fondateur de PlaNetFinance,
Boris Cyrulnik, psychiatre, Claude Bébéar, président de l'institut Montaigne, Jacques Delpla, économiste, Erik Orsenna, écrivain, Mario Monti, ancien commissaire européen italien, et Théodore Zeldin, écrivain britannique.
trois priorités : pouvoir d'achat, emploi, entreprises
six thèmes : "pouvoir d'achat, emploi et travail, entreprises, Etat, secteurs d'avenir et réformes des mentalités"
"Il y a des freins liés à l'insuffisance du pouvoir d'achat, des freins liés à l'insuffisance de l'investissement et des freins liés à la bureaucratie "
donner à la France l'envie de créer de la croissance, il faut "créer les conditions" de "l'acceptation du changement".
A savoir : "la mobilité des élites, qui sont aujourd'hui bloquées", "la justice sociale", "l'augmentation du pouvoir d'achat des plus pauvres" et "la protection à l'égard du chômage".
"Pour que ça ait lieu, il faut qu'il y ait de grands investissements porteurs, il faut qu'il y ait une mobilité, une capacité d'accepter le changement, et pour ça, il ne faut plus avoir peur de l'avenir".
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Une page de publicité
Une Brève histoire de l'avenir, Jacques Attali, Fayard,
L'auteur raconte ici l'incroyable histoire des cinquante prochaines années telle qu'on peut l'imaginer à partir de tout ce que l'on sait de l'histoire et de la science. Il dévoile de façon dont évolueront les rapports entre les nations et comment les bouleversements démographiques, les mouvements de population, les mutations du travail, les nouvelles formes du marché, le terrorisme, la violence, les changements climatiques, l’ emprise croissante du religieux viendront chahuter notre quotidien.
Il révèle aussi comment des progrès techniques stupéfiants bouleverseront le travail, le loisir, l’éducation, la santé, les cultures et les systèmes politiques ; comment des mœurs aujourd’hui considérées comme scandaleuses seront un jour admises.
Il montre enfin qu’il serait possible d’aller vers l’abondance, d’éliminer la pauvreté, de faire profiter chacun équitablement des bienfaits de la technologie et de l’imagination marchande, de préserver la liberté de ses propres excès comme de ses ennemis, de laisser aux générations à venir un environnement mieux protégé, de faire naître, à partir de toutes les sagesses du monde, de nouvelles façons de vivre et de créer ensemble.
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Dépenses militaires de la France
53,1 milliards de dollars, chiffres 2006, source SIPRI
Budget réel défense 2006 compris entre 35 et 45 milliards d'euros, voir chiffres Quid
Effectif Défense nationale de l'ordre de 455 000 personnes....
Le budget de la défense française s’élève en 2006 à près de 41,5 milliards de dollars – pensions non comprises (soit une augmentation de 3,4% par rapport à 2005). source ambassade de France aux Etats-Unis d'Amérique.
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http://yearbook2007.sipri.org/
http://www.quid.fr/2007/Defense_Nationale/Budget/1
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Croissance économique
Selon la définition classique de François Perroux, la croissance économique est : « l'augmentation soutenue pendant une période longue d'un indicateur de production en volume ». En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou PIB, et le taux de croissance est le taux de variation du PIB.
De même, on utilise la croissance du PIB par habitant pour mesurer la croissance du niveau de vie, même si la notion de PNB (ou PIB) commandé tenant compte des échanges extérieurs est souvent retenue comme plus significative de ce niveau de vie. Ce PNB commandé a l'avantage de tenir compte des différences de prix entre les produits intérieurs et les importations, cependant il ne tient pas compte du fait que, pour savoir ce qui a été effectivement consommé, il faut soustraire au PIB les exportations, et lui ajouter les importations. Un pays en déficit structurel a donc un niveau de vie effectif supérieur à celui qu'indique le PIB, ou même le PIB commandé.
Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique.
A court terme, la croissance peut être le produit d'une augmentation de la population (accroissant la main d'œuvre et donc potentiellement la production) ou du capital. Toutefois, sur le long terme, l'augmentation de ces deux facteurs étant nécessairement limitée, la croissance provient d'une augmentation de la productivité - c'est-à-dire d'un accroissement de la quantité de production obtenue avec un volume déterminé de travail et de capital.
Toutefois, l'augmentation de la productivité elle-même résulte fondamentalement du progrès technologique, c'est-à-dire de l'apparition de moyens de production plus productifs, ainsi que de l'invention de nouveaux biens et services commercialisables. Le contenu de la croissance économique n'est donc pas un simple accroissement des volumes produits, mais aussi et surtout l'effet de l'innovation apportant des biens et services plus sophistiqués, variés, performants ou adaptés à des besoins nouveaux.
Depuis une trentaine d'années, en particulier à la suite du rapport Meadows, et plus encore dans les années récentes, la possibilité d'une croissance infinie de l'économie mondiale a été mise en question - en raison notamment de l'épuisabilité des ressources naturelles (pétrole, etc.) sur laquelle elle se fonde, ainsi que des externalités négatives (pollutions, destruction de l'environnement) qu'elle engendre.
Les théories explicatives de la croissance sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus -c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories expliquent mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié aux fonctionnement de l'économie.
La croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes.
Premièrement, le "learning by doing" : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité.
Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est à dire les compétences possédées par la main d'oœuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main d'œuvre, en investissant notamment dans le système éducatif.
Troisièmement, la croissance permet de financer des infrastructures publiques qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorisent, par exemple, l'activité productive.
La croissance économique n'est pas unanimement admise comme étant le modèle économico-politique idéal. Ses détracteurs dénoncent les désavantages suivants :
Si chaque pays désire gagner plus avec ses exportations qu'il ne dépense avec ses importations, ce qui en toute logique ne peut arriver à tous, le système est déséquilibré. Certains craignent, dans ce genre de situations, que les plus puissants ne puissent que dérober aux moins puissants et se concurrencer férocement les uns les autres. Cette concurrence peut expliquer certaines suppressions d'emplois dans les pays puissants et le maintien de salaires bas dans les pays moins puissants.
Elle crée des frictions avec la nature. Celle-ci est exploitée s'il y a recherche de croissance immédiate du profit, car alors on peut ne pas se satisfaire de mieux gérer les ressources qu'on extrait déjà, mais on augmente aussi l'extraction. Or si la priorité n'est pas donnée à une meilleure gestion (et donc aussi un meilleur recyclage), il y a des pertes de potentiel d'extractions, de ressources.
extraits de l'article Croissance économique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Croissance_%C3%A9conomique
° ° °
CROISSANCE POTENTIELLE ET DÉVELOPPEMENT
2007
Rapport présenté par M. Pierre Duharcourt
AVIS ET RAPPORTS DU
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL - RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Notre pays doit, comme l’Europe dans son
ensemble, relever des défis considérables pour favoriser
un développement durable et solidaire : améliorer les
régulations économiques et sociales afin de retrouver les
voies d’une croissance plus dynamique ; lutter contre le
chômage de masse ; consolider la cohésion et la
protection sociales ; être à l’initiative dans la protection
de l’environnement. Tels sont les thèmes au coeur du
débat public qui sont abordés, dans cet avis, par le
Conseil économique et social.
° ° °
http://www.ces.fr/rapport/doclon/07013103.pdf
° ° °
La croissance économique :
mécanismes, effets et perspectives.
Par Karine Chakir, Economiste.
INSEE 2004
En août 2004, contre toute attente, l’OCDE revoyait à la hausse ses prévisions de
croissance économique mondiale pour les années 2004 (3,4% au lieu de 3%) et 2005 (3,3%
plutôt que 3%). Dans la lignée, la Banque Centrale Européenne (B.C.E.) réévaluait la
croissance de la zone EURO de 1,7 à 1,9% pour l‘année 2004 et de 2,1 à 2,3% pour l’année
2005. Malgré les cours élevés du pétrole, ces estimations optimistes sont jugées réalistes et
l’INSEE anticipe une croissance pour l’économie française non pas de 1,7% mais de 2,4%.
Est-ce le signe d’une réelle reprise économique tirée par les croissances chinoise et
américaine ou est-ce un simple rattrapage après deux années moroses ?
Pour répondre à cette question, nous analyserons les éléments qui composent la croissance
économique. Nous nous pencherons sur ses effets attendus, en termes d’emplois et de
fiscalité notamment, sans ignorer les théories de la croissance à long terme explicitées par
Robert E. Solow, prix Nobel d’économie en 1987.
1 Les déterminants à court-terme de la croissance économique
La croissance économique est mesurée par l’évolution du Produit Intérieur Brut (PIB). On
parle de récession quand la croissance du PIB est négative, ce qui fut le cas en France en
1993 (- 0,8%), mais aussi de mi 2002 à mi 2003 (- 0,6%). Cette dernière récession n’est pas
apparue dans les statistiques annuelles, le PIB français ayant augmenté de 0,9% en 2002 et
0,4% en 2003. La stagnation concerne une croissance proche de zéro.
Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées produites par un pays en un an. La valeur
ajoutée est la richesse créée par la transformation des matières premières et produits de
bases (appelés consommations intermédiaires) en produits de valeur supérieure.
On peut également définir le PIB comme la somme de la consommation des ménages, des
investissements, de la dépense publique et du solde du commerce extérieur (exportations
moins importations). A court terme, les déterminants de la croissance économique sont
donc les composants du PIB.
1.1 La consommation des ménages
Les observateurs se polarisent sur ce déterminant. Dès que les ménages dépensent plus,
un optimisme s’empare des commentateurs. La demande est certes importante car son
augmentation est le signe d’un regain de confiance des ménages dans l’avenir et, surtout,
elle incite les entreprises à produire plus pour la satisfaire, faisant ainsi fonctionner
l’économie plus fortement.
Dans une période de croissance économique, telle que celle vécue de 1997 à 2001, la
consommation des ménages expliquait 52% du PIB français. Depuis, les ménages sont plus
prudents dans leurs dépenses et ont accru leur épargne.
Un changement de comportement n’est perceptible que depuis le second trimestre 2004. En effet, la demande des ménages français s’est accrue de 2,7%, un chiffre élevé comparé à la faible croissance de leur pouvoir d’achat (+0,3% en 2003) et au maintien d’un taux de
chômage élevé (9,9% en août 2004). Les effets des récentes mesures gouvernementales
d’incitation à la consommation seront amplifiés par l’optimisme concernant la reprise
mondiale.
1.2 L’investissement
L’investissement ne concerne pas uniquement l’investissement privé en capital des
entreprises, mais touche aussi l’investissement en logement des ménages. Dans une
période de croissance comme celle allant de 1997 à 2001, l’investissement expliquait 39,5%
du PIB français. Depuis, les entreprises ont peu investi, alors que les ménages ont continué
leurs acquisitions en logement. La hausse de l’investissement du second trimestre 2004
(+1,8% par rapport au second trimestre 2003) provient des entreprises à hauteur de 2,2% et
des ménages pour 1,6%. La hausse de l’investissement français devrait atteindre 8% en
2004. Elle est stimulée par l’investissement des entreprises françaises qui espèrent
bénéficier des effets de la croissance américaine (4% en 2004) ou de débouchés plus
récents tels que la Chine et l’Inde.
1.3 Les dépenses publiques
Bien que la France ne respecte pas le pacte de stabilité concernant le déficit public, (4,1%
du PIB 2004, au-delà des 3% autorisés), nous ne pouvons pas affirmer que les dépenses
publiques soient un instrument utilisé par le gouvernement pour stimuler la croissance. De 1990 à 1997, les dépenses publiques expliquaient 45% de la croissance du PIB français. De 1997 à 2001, sa contribution n’était que de 12,5%, la croissance mondiale d’alors, rendant moins nécessaire une stimulation du PIB par les dépenses gouvernementales. En revanche, nous le verrons par la suite, le regain de croissance économique entraîne de plus fortes rentrées fiscales.
1.4 Le solde extérieur
En période de faible croissance nationale, le solde extérieur qui est la différence entre les
exportations et les importations, est un déterminant essentiel du PIB. Il expliquait 44% du
PIB français dégagé de 1990 à 1997. En effet, les ménages consomment peu (en cas de
croissance molle), les importations sont faibles et les entreprises trouvent à l’étranger les
débouchés pour leur production. Les exportations sont alors fortes et le solde est
automatiquement important.
En période de forte croissance, le solde extérieur est un contributeur négatif à la croissance
(-6,5% de 1997 à 2001, par exemple), le taux de croissance des importations étant supérieur
à celui des exportations.
Dans le contexte actuel de reprise économique (durable ou non), le solde extérieur semble
être un déterminant faible de la croissance du PIB, pour une raison mécanique et un motif
plus structurel. La raison mécanique est qu’en période de forte croissance, les importations
augmentent plus vite (estimées à +3,8% en 2004) que les exportations (+1,1%). En effet, la
récente hausse de la consommation des ménages (+4,2% en juin 2004) s’est
essentiellement portée sur des produits importés.
Le motif structurel à la faible contribution du solde extérieur à la croissance économique est la moindre performance des exportations françaises, notamment au regard du taux de
change entre l’Euro et le Dollar US. De ce fait, les entreprises françaises ont du mal à
profiter des marchés en expansion tels la Chine et l’Inde. Si la reprise se confirme, il s’agirait plutôt d’une « croissance à l’anglo-saxonne », basée sur une forte consommation des ménages mais un commerce extérieur mou, peu porteur de croissance.
2 Les effets attendus de la croissance
La reprise économique autorise des recettes fiscales inattendues et un éventuel risque
inflationniste. Mais l’effet principal escompté de la croissance économique est la création
d’emplois et la réduction du taux de chômage. Mais rien n’est moins sûr : tout dépend du
contenu en emplois de la croissance.
2.1 Des recettes fiscales supplémentaires
Nous l’avons évoqué, une croissance du PIB entraîne mécaniquement un plus faible taux de déficit public, puisqu’il est exprimé en proportion du PIB. Surtout, la croissance permet de nouvelles recettes fiscales. Toute hausse de la consommation entraîne une plus forte
perception de la TVA. Pour la partie de la consommation portant sur des biens et services
nationaux, la hausse de la production entraîne de plus grandes recettes fiscales relatives
aux résultats des sociétés.
Ainsi, la réévaluation de la croissance économique française en 2004 (de 1,7% à 2,4%) entraînerait une plus-value fiscale de 4 milliards d’euros (chiffres du ministère de l’économie) qui devrait permettre un déficit public de 3,6% du PIB en 2004, et non plus 4,1% initialement budgété.
Dans son projet de loi de finance 2005, actuellement en discussion, le ministre de l’économie anticipe un déficit public de 2,9% du PIB (comme en 2001), ce qui signifierait un retour au respect du pacte de stabilité.
L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), plus prudente, annonce un déficit public français de 3,8% du PIB en 2004 et 3,5 en 2005.
2.2 Le risque inflationniste
L’annonce d’une meilleure croissance économique s’accompagne souvent de propos
alarmistes sur le risque inflationniste lié à une surchauffe économique. La croissance
entraînerait une hausse des prix des biens et une inflation par les coûts de production
(matières premières et salaires). Une des raisons de la hausse du prix du pétrole étant la
forte croissance économique de la Chine (et de l’Inde), nous sommes tentés d’établir un lien entre la croissance et l’inflation par les coûts de production.
Cette crainte doit être atténuée par le fait que l’économie ne fonctionne pas à 100%. En
effet, une bonne partie des capacités de production des firmes n’est pas utilisée. Surtout,
comme le taux de chômage est très élevé, toute hausse de demande de travail par les
entreprises sera satisfaite sans hausse de salaire. Ainsi, le chômage est un cruel remède
contre les risques d’inflation par le coût du travail en cas de reprise économique.
Le taux d’inflation anticipé par le projet de loi de finance 2005 ne serait que de 1,8%, après
avoir probablement atteint 2,2 en 2004. Ces taux ne révèlent pas de tensions inflationnistes
liées à la croissance.
2.3 Une réduction du taux de chômage
Dans une approche schématique de l’économie, malheureusement trop souvent répandue,
toute croissance économique (par une hausse de la demande, par exemple) entraîne une
hausse de la production. Cette augmentation de l’offre de biens et services rend nécessaire
le recrutement de personnes afin de réaliser cette production supplémentaire. Ceci réduirait automatiquement le chômage. Malheureusement, tout cela est à nuancer et de nombreuses « fuites » entravent cette mécanique bien huilée.
Tout d’abord, la consommation peut se porter sur les produits étrangers (cas actuel), ce qui
affaiblit l’effet de la croissance sur l’offre : les exportations sont donc une de ces fuites.
Ensuite, les entreprises françaises n’utilisent pas toutes leurs capacités de production. Le
taux actuel d’utilisation des capacités de production de l’industrie manufacturière française est de 68%. Les firmes peuvent donc augmenter leur production sans embaucher. D’autres firmes, en sureffectif, peuvent utiliser cette période d’euphorie pour se restructurer et investir en productivité, donc éventuellement licencier !
Enfin et surtout, toute création d’emplois n’entraîne pas une réduction du chômage dans les mêmes proportions. En effet, dans un contexte de marché du travail morose, certaines
personnes s’excluent elles-même de la population active, pensant avoir peu de chances de
trouver un emploi. Tel est le cas de certaines femmes au foyer, étudiants prolongeant leurs
études ou pré-retraités pourtant encore désireux de travailler. Si la croissance économique
est jugée solide, certaines de ces personnes vont se présenter sur le marché du travail.
Ceci explique paradoxalement une augmentation du chômage en pleine période de
croissance économique !
Il existe un niveau de croissance à partir duquel la création nette d’emplois est positive : c’est le point mort, différent selon les pays, révélateur du contenu de la croissance en emplois.
Pour la France, ce point mort se situerait, selon l’INSEE autour de 1,8% en 2004, alors qu’il
était de 1% en 2000. Le contenu de la croissance en emplois s’est appauvri en partie car
les instruments qui permettaient à la croissance de s’enrichir en emplois (tertiarisation,
allègement des charges sur les bas salaires, temps partiel, CDD) furent beaucoup utilisés.
Ils s’essoufflent, ce d’autant plus que la productivité s’est fortement améliorée.
Au-delà d’une croissance économique de 1,8%, toute hausse de 0,1 point de % du PIB
entraîne une création nette de quinze mille emplois. Mais l’attirance des inactifs par un
marché du travail moins atone n’entraîne une réduction du chômage qu’à partir d’une
croissance égale à 2,4%.
Ce taux, qui correspond à une création nette de 80000 emplois, est justement le taux de
croissance anticipé pour la France en 2004. Ainsi, selon l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE), aucune réduction du taux de chômage n’est à prévoir en 2004 mais une décrue pourrait s’amorcer en 2005 si la croissance anticipée de 2,5% se
réalise effectivement.
D’autres pays ont une croissance avec un plus fort contenu en emplois, comme les Etats-
Unis et le Royaume Uni. Leur point commun est la flexibilité de leur marché du travail. La
forte réglementation du marché du travail (en France notamment) est souvent invoquée pour expliquer un fort taux de chômage.
3.La croissance à long terme
3.1 L’apport fondamental de Solow
Dans son article fondateur de 1956, qui lui vaudra le prix Nobel d’Economie en 1987, Robert Solow démontre comment la croissance du stock de capital, la croissance de la force de travail et surtout le progrès technique affectent le niveau de production et sa croissance dans le temps.
Dans son modèle, la croissance du stock de capital est financée par l’épargne, dans une
vision désormais datée du système financier. La croissance de la force de travail est
déterminée par des raisons démographiques. Le progrès technique est un mode de réallocation des facteurs travail et capital.
Le stock de capital est le déterminant essentiel de la fonction de production. Il s’élève grâce
aux investissements. Il s’amoindrit naturellement par amortissement. Il existe un stock de
capital stationnaire pour lequel l’investissement égalise l’amortissement. L’augmentation de
l’épargne permet d’élever le stock de capital, donc d’accroître la production à un taux moins fort à mesure que l’économie se rapproche de l’état stationnaire.
Le modèle de Solow explique une part de la disparité des croissances des pays. Il justifie
que les pays ayant les plus faibles PIB par habitant ont des taux de croissance plus forts,
pouvant ainsi rattraper les pays anciennement développés.
Le progrès technologique accroît l’efficience du travail, donc élève l’apport du travail à la
croissance de la production. Le progrès technologique permet une modification de la
combinaison entre le travail et le capital. Surtout, et c’est là l’apport de Robert Solow, le
progrès technologique est un 3ème facteur de production, autorisant d’autres niveaux de
performance du système productif. Un moyen évident de favoriser le progrès technique est l’investissement en R&D, privée et/ou publique.
3.2 Les divers approfondissements de la croissance de long terme
Pour Robert Solow, le progrès technologique est exogène. Certains auteurs ont tenté
d’expliquer le progrès technologique par des variables internes au modèle
(« endogénéiser »). D’autres auteurs ont ajouté au capital industriel (physique) le facteur
« capital humain » qui est la formation initiale et complémentaire. D’autres ont infirmé la
théorie de Solow par des séries chronologiques.
L’analyse de la croissance du PIB américain de 1950 à 2000, qui fut de 3,6% par an, se décompose comme suit :
- 1,2 point de PIB s’explique par la hausse du stock de capital ;
- 1,3 point par l’augmentation du nombre d’heures travaillées ;
- 1,1 point par l’amélioration de la production totale des facteurs.
Si l’étude s’était focalisée sur les dix dernières années, nous aurions vu l’importance de
l’augmentation du nombre d’heures travaillées de la croissance du PIB.
L’autre source de la croissance, évoquée depuis 20 ans, est la dérégulation du marché des
biens et services. Elle permettrait de fluidifier les entrées (créations) et sorties (disparitions) des entreprises sur les marchés, pour une meilleure allocation des ressources. En effet, les entreprises présentes seraient plus efficientes. Ceci pourrait stimuler la croissance à moyen terme et l’emploi à long terme.
3.3 L’arbitrage entre productivité et utilisation de la main d’oeuvre
Dans le respect des travaux de Solow, l’O.C.D.E décompose la croissance de ses pays membres entre la productivité et l’utilisation de la main-d’oeuvre. Il en résulte un choix de
société de la part des principaux pays européens (hors Royaume Uni). Pour ces pays, la
France en tête avec ses 35 heures, les gains de productivité servent à dégager du temps
pour les loisirs, dans une perspective historique d’amélioration des conditions de vie, au
risque d’exclure 10% de la population active.
Ce modèle est-il préférable au modèle anglo-saxon où le taux de chômage est faible, donc
l’utilisation de la main-d’oeuvre est maximale, mais où le nombre de travailleurs pauvres (car en temps partiel très faible) est important ? La réponse est éminemment politique et il ne nous appartient pas d’y répondre ici.
4. Conclusion
Derrière le terme « croissance » se cachent diverses réalités économiques. Une croissance
de pur développement économique est constatée pour la Chine et l’Inde. Une croissance
basée sur une consommation en hausse et de faibles exportations semble être le modèle
des pays anciennement développés avec comme source la forte utilisation du travail aux
Etats-Unis et au Royaume-Uni et comme source les gains de productivité en France.
La croissance économique des pays européens est estimée à 1,9% en 2004 et 2,2 en 2005.
Sa hausse est trop récente pour pouvoir affirmer si nous entamons ou non un cycle de
dynamique économique après quelques années moroses. Surtout, la persistance d’une
croissance molle, dans des pays tels l’Allemagne (malgré ses atouts à l’export), l’Italie (en
crise politique) et les Pays-Bas, ne nous permet pas de corroborer l’optimisme de certains
concernant le retournement d’un cycle économique.
° ° °
La croissance ? Quelle croissance ?
Il y a deux manières d’aborder la question de la croissance économique : la croissance comment ? et la croissance pourquoi ?. Il peut paraître absurde de poser cette question à partir de deux interrogations qui dans l’esprit de la plupart ne font qu’une. C’est pourtant tomber dans l’illusion que les moyens (le comment) et la fin (le pourquoi), appartiennent au même champ. Si la pensée économique contemporaine, mais aussi la pensée qui la précède, fonde son existence sur le comment, il y a bien longtemps qu’elle a perdu le sens du pourquoi ou du moins la multiplication des pourquoi confère au comment une réalité bien singulière : un moyen qui serait détaché de sa fin.
La croissance comme catalyseur du divorce entre biens et besoins
La révolution industrielle a inauguré une nouvelle forme du don de soi. Les bienheureux prolétaires n’étaient plus sacrifiés comme leurs ancêtres serfs sur l’autel d’une divinité insaisissable et avare de ses prodigalités, mais au nom d’une divinité bien concrète : le développement économique. La perception de cette réalité se faisait, et se fait toujours, à partir d’indicateurs qui sont les indices de production, la croissance, la productivité des facteurs de production, la mesure de l’extension des marchés, le chiffre d’affaire et le profit. La croissance, qui « désigne le processus par lequel la production par tête, de biens et de service augmente au cours du temps » si elle est une réalité ne révèle, explicitement, nullement l’objectif qu’elle poursuit.
En rendant caduque la notion de rareté, la croissance révèle aujourd’hui ce qu’elle est réellement, un instrument au service d’une finalité qui n’est pas celle de « satisfaire les besoins de tous ». Le mythe de la croissance « faiseuse de bien-être » tombe. On est désormais en droit de se demander si l’extraordinaire accroissement du niveau de vie durant les Trente Glorieuses n’est pas plus une conséquence nécessaire au développement de la croissance que l’objectif même de celle-ci. Le besoin se révèle être ce qu’il a toujours été dans l’économie de marché : l’instrument de la croissance et non l’inverse comme la plupart des économistes ont voulu, et veulent nous le faire croire.
La course illimitée à la croissance apparaît comme une impossibilité absolue, pour le système économique et social, à atteindre ce qui serait de l’ordre de la maturité, de la plénitude, voire de l’harmonie. « Apparaît » seulement, car en fait, la course à la croissance n’a pas cette ambition de faire atteindre à l’économie marchande le stade de la maturité. Le système économique ne peut être qu’en croissance. Tout ralentissement de celle-ci est vécu comme un drame et un dysfonctionnement.
On n’accumule pas dans ce système pour « avoir » une bonne fois pour toute, mais pour « être ». C’est la quête permanente de cet avoir qui fonde l’être. Déclarer avoir atteint son objectif c’est cesser d’être. Une entreprise qui cesse de progresser, c’est à dire de restructurer, en supprimant des emplois, en comprimant ses coûts, en écrasant ses concurrents, en envahissant les marchés de ses produits, est irrémédiablement condamnée. De la même manière qu’un automobiliste qui ne change pas de voiture tous les cinq ans est un dangereux passéiste, voire un mauvais citoyen, mais dans tous les cas un mauvais consommateur.
Les besoins sont forcément, économiquement au sens du système, illimités puisque la production croissante de biens est la règle intangible de l’économie de marché. Celles et ceux qui ne sont pas convaincus que leur statut de consommateur est un impératif catégorique sont promptement rappelés à l’ordre par la publicité, voire par une morale économique au rabais : « Nos emplettes font nos emplois ». Ce caractère illimité des besoins a fondé le mythe de la croissance illimitée. Or l’histoire du système économique nous montre que le caractère illimité des besoins est en passe de devenir un mythe lui aussi. Les besoins sont jugés illimités car ainsi ils justifient les besoins de croissance qui elle même est l’expression de l’accumulation du capital source de tout profit. C’est d’ailleurs moins les besoins qu’il faut satisfaire que produire des biens qui puissent réaliser leur valeur sur le marché face à des consommateurs solvables ... les besoins non solvables n’intéressant pas les économistes, sauf dans la mesure ou ils sont susceptibles de le devenir.
Le tour de force de la pensée unique, celle qui nous fait croire que le système économique marchand est la seule organisation économique envisageable, est de faire apparaître comme parfaitement irréaliste la remise en question de la croissance dans l’économie de marché. Renoncer à la croissance telle qu’elle est serait renoncer à tout progrès, à toute volonté d’amélioration de la condition humaine ... discours à rapprocher de celui des technocrates du nucléaire qui voulaient faire passer les écologistes comme des nostalgiques de la lampe à huile.
Le renversement du mythe à la fin des années soixante
La croissance économique ne résout pas les problèmes qu’elle engendre, et à fortiori ne sait pas dépasser les contradictions qu’elle génère, elle les repousse dans l’espace et le temps, dans tous les cas elle les subit.
La colonisation hier, comme la mondialisation (libéro-capitaliste ndlr) aujourd’hui, illustrent parfaitement la fuite en avant de l’économie de marché dont le moteur s’appelle « croissance ». A l’amont les coûts, à l’aval le marché, telles sont les bornes du phénomène. Les conditions économiques de la production et les conditions économiques de la vente sont en effet les deux seules conditions qui fondent et justifient le calcul économique.
« En France, en un siècle et demi, l’augmentation de la production par actif a été de 1300% ! Et cela tandis que la durée du travail baissait de 46%. Une hausse de la productivité du travail de 2500% a permis, toutes choses égales par ailleurs, une élévation considérable du niveau de vie ». Peut-on parler à propos de ces chiffres, de résultats ? Rares sont les économistes qui se posent la question. Ils parleront même de résultat positif à mettre à l’actif du développement de l’économie de marché.
Le résultat est-il dans la prouesse technique, dans le résultat économique ou dans les conséquences sociales ?
Les trente glorieuses et la théorisation économique, durant cette période, ont relancé, après les lourds déboires du système de l’économie de marché, le mythe de la « société d’abondance ». La vision linéaire, inéluctable et irréversible de la croissance, confortée par une dynamique de croissance exceptionnelle, a fait confondre progrès économique et progrès social, à fait oublier que l’homme était, dans ce système, une marchandise et n’en profitait uniquement que parce qu’on avait besoin de lui.
Les grandes transformations technologiques qui ont modifié en profondeur l’appareil de production : robotisation, informatisation, ... ont remis l’homme à la véritable place qu’il avait dans le système, celui de moyen, « moyen de production » dans la mesure où l’on avait encore besoin de lui, marchandise sur le marché du travail « moyen de consommation » dans la mesure où il était solvable, autrement dit, dans la mesure où il avait sa place dans l’appareil de production.
Cette situation a été aggravée par l’émergence de nouveaux pays industriels (NPI). Les conditions de la production et de la consommation se sont transformées dans les vieux pays industriels. Ces NPI, produisant une partie des biens et services consommés dans les pays développés ont rendu caduque les politiques économiques de relance de type keynésien, de la croissance par la demande. Les gouvernants des pays développés se sont trouvé devant une impossibilité de reproduire les vieilles méthodes de politique économique et dans un vide théorique en matière de politique économique pour, à la fois relancer la croissance et combattre les conséquences d’un développement économique ne correspondant pas aux espoirs suscités. Ces NPI ont aussi créé des conditions de valorisation du capital qui ont entraîné, et entraînent de plus de plus de chefs d’entreprise à délocaliser leurs entreprise dans des pays où les coûts de production et en particulier les niveaux des salaires sont beaucoup plus bas que dans les vieilles métropoles industrielles.
Il n’en demeure pas moins que l’élévation considérable du niveau de vie et le développement des forces productives expliquent mal aujourd’hui le creusement des inégalités et la généralisation de la pauvreté dans les pays riches. La croissance, qui devait être le « sésame ouvre toi » de la société d’abondance n’a pas été au rendez vous de l’histoire que les économistes avait fixé pour elle.
Le développement comme faux alibi de la croissance
L’universalité de l’homme a cédé sa place à sa face cachée, l’universalité de la marchandise. Ce n’est pas un changement radical, ce n’est que la révélation de l’ordre économique qui structure notre société : l’homme n’est que marchandise. L’affirmation n’est pas nouvelle mais elle prend aujourd’hui tout son sens.
Pourquoi ? Parce que l’appareil de production est capable de produire plus de biens qu’il n’est capable d’en distribuer.
Et pourquoi cela ? Parce que l’appareil de production peut produire immensément de biens avec une utilisation minimale de travail.
Aujourd’hui, dans les pays riches, s’il y a des pauvres ce n’est pas parce que l’appareil de production est techniquement insuffisant, mais parce que les modalités économico-politiques de la distribution de la richesse empêchent un répartition de biens que l’on préfère détruire ou que l’on s’interdit de produire plutôt que d’en faire bénéficier des consommateurs insolvables.
Aujourd’hui, dans les pays riches, s’il y a une dégradation de la protection sociale, ce n’est pas parce que les progrès de la médecine reculent, mais parce que les conditions économico-politiques de la distribution des soins subordonnent l’aide aux malades aux impératifs économiques et budgétaires dictés par l’économie de marché.
Aujourd’hui, dans les pays riches, s’il y a une dégradation du niveau des retraites, ce n’est pas parce que l’on assiste à un appauvrissement de la société, mais parce que les surplus de productivité sont affectés à autre chose qu’à la rémunération des personnes trop âgées pour travailler.
Aujourd’hui, dans les pays riches, s’il y a du chômage des jeunes ce n’est pas parce qu’ils sont moins performants que leurs prédécesseurs, mais parce que le travail est massivement réduit dans les processus de production et ce au nom de la rentabilité.
Autrement dit, il y a bien un mythe de la croissance, non pas dans sa réalité objective, mais dans le projet de civilisation sur lequel elle était fondée, c’est à dire sur l’essentiel. Le discours qui consistait et qui consiste à dire « travaillez dur aujourd’hui pour mieux vivre demain », le discours permanent de la rigueur que l’on entend dans tous les pays développés, est un discours mystificateur. Il fait de la croissance économique l’instrument d’un développement qui n’a pas pour objectif de satisfaire les besoins de la population.
Ainsi, dans les pays développés, la croissance économique n’a même plus l’alibi du développement. Si l’on considère le développement comme le processus qui consiste en une amélioration permanente de la condition économique et sociale des femmes et des hommes (ce qui n’est qu’une définition parmi d’autres), on peut dire en observant la situation sociale de ces pays que la croissance, et les potentialités de croissance, ne sont plus la garantie du progrès social ... au contraire.
De même, dans les pays en voie de développement, la croissance économique n’a pas non plus l’alibi du développement, si l’on prend la définition précédente. Le modèle de développement occidental, dont la clef de voûte est la notion de croissance, est synonyme de destruction culturelle, destruction du lien social, accroissement des inégalités, pillage des ressources, catastrophe écologique. L’exemple de l’Afrique post-coloniale, de l’Amérique Latine et d’une partie de l’Asie est probant à cet égard.
Les économistes ne parlent pas de gaspillage de force de travail lorsqu’il y a des licenciements, ils ne parlent pas non plus de gaspillage lorsqu’il y a mise en jachère de terres fertiles, ni même lorsqu’il y a destruction de biens produits et invendus (on parle alors d’assainissement du marché). Ils parlent par contre de gaspillage lorsqu’il y a utilisation d’une force de travail trop chère ou une organisation de la production moins efficace que la norme. Cette notion de gaspillage montre quelle est la philosophie de l’économie de marché, sur quelles bases se fonde la problématique de la croissance.
Le problème de la croissance aujourd’hui
Le développement des forces productives rend caduque la vieille problématique du lien entre les revenus et la production. Le revenu, et plus particulièrement celui du travail, pose deux types de problèmes totalement nouveaux :
Il n’y a plus objectivement de lien entre le revenu du travail et le niveau de production. La logique ricardienne liant production, accumulation, population, salaire est, quoique intellectuellement satisfaisante, historiquement obsolète. La rente, ou le profit, qui pouvaient apparaître comme un élément de l’autorégulation du système, ne jouent plus ce rôle. Le bas niveau des salaires qui avait pour base objective la raréfaction des ressources ou le bas niveau de la production, ne peut plus être justifié par de tels arguments. Le haut niveau de production, réel ou potentiel, est en parfaite contradiction logique et morale avec des niveaux de salaires relativement bas dans une minorité toujours plus importante de la société dans les pays développés. La déréglementation du marché du travail prônée par les libéraux et qui pour a pour objectif de rendre flexibles les salaires à la baisse n’a pas pour raison une soi-disant répartition de biens rares, mais uniquement des raisons financières.
L’accroissement de la productivité du travail a condamné en grande partie celui-ci, ce qui a pour conséquence l’apparition d’un chômage structurel, massif, de longue durée pouvant aboutir à l’exclusion, ou dans le moins pire des cas, à l’apparition d’un sous-salariat, mal payé et précaire (cf. en France la multiplication des statuts précaires dont le CES Contrat Emploi Solidarité est le plus parfait exemple).
La recherche d’une d’autorégulation du système hésite entre un modèle keynésien qui, nous l’avons vu, n’est plus de mise, et l’option libérale qui se fonde sur la foi dans le caractère autorégulateur du marché. Or le marché n’est pas un lieu d’échange, mais un lieu de valorisation stricte. Il y a une coupure en terme de lien social, ce qui constitue le ciment de la cohésion sociale, entre les sociétés pré-marchandes et notre société marchande. Le marché n’est plus le lieu de la rencontre avec l’autre, donc le lieu d’une certaine forme de socialisation, il n’est que le lieu de la valorisation de la marchandise.
Les conditions de production issues du développement des forces productives posent des problèmes que la science économique est incapable de résoudre :
Le rapport entre croissance et emploi a été renversé. Avant le développement massif des forces productives, on embauchait pour produire, aujourd’hui on souhaite produire, relancer la croissance, ... pour embaucher. En France actuellement, comme dans les autres pays développés, le grand espoir mis dans la croissance n’est pas d’obtenir plus de biens mais pour réduire le volant de chômage. D’où toutes les mesures dérisoires d’incitation à l’embauche auprès des entreprises.
Le sens du calcul de la valeur dans une économie d’abondance est objectivement remis en question. On peut comprendre comme le disaient les classiques de la littérature économique que la croissance économique dépend de la formation du capital, mais nous savons aussi et surtout qu’aujourd’hui elle dépend des capacités de consommation. Or c’est bien, actuellement, un ralentissement de la consommation qui ralentit la croissance. La logique de la formation du capital est une logique purement financière, alors que la logique de consommation ne peut pas faire abstraction des besoins, solvables ou pas. La rupture entre ces deux logiques pose explicitement le problème de l’impossibilité de satisfaire les besoins de l’ensemble de la population alors que les capacités de production existent. Une telle situation voue définitivement l’optimum de Pareto au musée de la pensée économique. Le problème qui se pose aujourd’hui est celui du sens de la baisse de la croissance, ou de son ralentissement, due au fait de la baisse des capacités de consommation. Ce problème, celui de la répartition, n’est plus technique, il est politique.
La remise en question du statut du travail dans notre société est posée. La logique basée sur travail-revenu-consommation ne fonctionne déjà plus sur une grande échelle et la manière dont les politiques économiques posent ce problème ne permet pas de trouver une nouvelle régulation, sinon en terme de reconnaissance d’exclusion et/ou de charité publique. A la limite, il pourrait y avoir physiquement croissance, en fait, celle-ci ne pouvant satisfaire au cycle de la réalisation de la valeur, elle s’arrête, alors que les capacités existent ainsi que les besoins (non solvables).
Cette incapacité vient du fait que la science économique se trompe d’objet. La problématique qui fonde tout raisonnement économique se pose en terme gestionnaire, posant le principe de valorisation du capital comme l’élément essentiel. Tant que la croissance a correspondu à la fois à cet objectif et a permis de sécréter du lien social, de la cohésion sociale, le mécanisme a pu se développer, certes dans des conditions contradictoires et conflictuelles, mais jamais sans une remise en question des principes même de son fondement. Les conditions historiques actuelles sont en passe de remettre en question cette relative harmonie. Le mythe tiendra-t-il indéfiniment ... ce serait la première fois dans l’Histoire.
On assiste, dans les pays développés, derrière le caractère trompeur des indicateurs économiques, à une panne de la régulation économique. Celle-ci vient du fondement même de la régulation qui fonde le système de l’économie marchande. La question est de savoir si les systèmes de régulation qui existaient jusqu’à aujourd’hui sont encore opérationnels. La réponse est évidemment négative.
La théorie fordiste a fondé le mythe de la croissance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle a esquissé les contours d’une société idéale à la fois crainte et enviée, la société de consommation. Le rêve ne s’est pas réalisé. Il avait un fondement pourtant objectif mais qui n’a pas résisté à la généralisation, dans une logique marchande, du progrès technique et à la mondialisation.
Le discours de la rationalité concrète : je produis, je suis rémunéré, je consomme a été remplacé par le discours de la rationalité abstraite : je libère les énergies en faisant confiance aux lois du marché.
Le mythe n’a plus un fondement objectif, mais un fondement purement idéologique, c’est la sacro-sainte référence à la modernité, qui cache en fait un déficit d’analyse et un souci de préserver un système dont on n’est plus bien sûr qu’il ait sa place dans l’Histoire. Les mathématiques et la gestion, en cantonnant les raisonnements dit économiques dans le cadre étroit des principes de fonctionnement de l’économie de marché empêchent d’explorer l’essentiel : les limites de celle-ci. Les économistes n’ont alors plus rien à dire, mais encore ils perdent leur crédibilité.
Au regard du degré de développement des forces productives, on pourrait reprendre une réflexion d’Adam Smith en la réactualisant et en en tirant les conclusions qui s’imposent aujourd’hui : « Quand, par l’amélioration et la mise en culture des terres, le travail d’une famille peut en nourrir deux, le travail de la moitié de la société devient suffisant pour que la nourriture de tous soit assurée. Ainsi, l’autre moitié, ou au moins la plus grande partie de celle-ci, peut s’employer à produire d’autres choses, ou à satisfaire les autres besoins et caprices de l’espèce humaine ». C’est bien de cela dont il s’agit aujourd’hui : satisfaire ses besoins et ses caprices dans une société qui a atteint l’abondance. Ce ne sont certainement pas les économistes qui ont la réponse mais les citoyens et citoyennes.
Patrick MIGNARD
http://www.alter-france.net/article.php3?id_article=808
° ° °
Voir aussi : entre autres...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Progr%C3%A8s
http://www.entreprise-progres.net/
et quelques autres officines, tout aussi surréalistes
http://www.service-public.fr/actualites/00572.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9curit%C3%A9_sociale_en_France
et bien d'autres encore, certes.
Quelques sites publics concernés
L'Élysée
http://www.elysee.fr
Portail du Gouvernement
http://www.premier-ministre.gouv.fr/
Le portail du ministère de l'Économie, des finances et de l'emploi
http://www.minefe.gouv.fr
Le portail du ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique
http://www.budget.gouv.fr
Social.gouv.fr
http://www.social.gouv.fr/
Emploi-solidarite.gouv.fr
http://www.emploi-solidarite.gouv.fr/
Ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité
http://www.travail-solidarite.gouv.fr
Coorace
http://www.coorace.org/
Agence Nationale Pour l'Emploi
http://www.anpe.fr/
OSEO
http://www.oseo.fr/
Conseil d'analyse économique
http://www.cae.gouv.fr
Institut Montaigne
http://www.institutmontaigne.org
Le portail français sur les questions européennes
http://www.touteleurope.fr/
Bruegel.org
http://www.bruegel.org
Blog de Jacques Attali
http://blogs.lexpress.fr/attali/
Site officiel de Franco Bassanini
www.bassanini.it
Inra France, recherche agronomique publique, environnement, alimentation, agriculture
http://www.inra.fr/
Erik Orsenna
http://www.erik-orsenna.com/
Biocortech
http://www.biocortech.com/
Rapports de la commission libération de la croissance
http://www.liberationdelacroissance.fr/index.php?rapports
liste des rapports disponibles au 1er octobre 2007
voir aussi l'excellent Conseil d'analyse économique
POUVOIR D'ACHAT
Politiques de la concurrence
Les politiques de concurrence ont connu une importance tous les pays occidentaux. Ce rapport en détaille les différents domaines d’intervention et propose un certain nombre recommandations
Politiques du logement en Europe
Les politiques du logement ont, pour la majorité des pays de l’Europe industrialisée, connu un développement important dans la période de l’après-guerre et en particulier dans les années soixante et soixante dix. Parmi les sujets qui traversent cette synthèse la question de disposer d’un secteur locatif suffisant apparaît aussi comme une question nouvelle émergente.
COMPETITIVITE
Atouts de la France dans la mondialisation
La France dispose-t-elle d’atouts dans la mondialisation et si oui, comment les valoriser ? C’est à cette question que répondent les différentes contributions individuelles rassemblées dans ce rapport. Plusieurs lignes de force apparaissent, qui conjuguent diagnostics et recommandations.
Financer la R&D
Globalement, la France est encore loin de l’objectif des 3 % pour le ratio de R&D (par rapport au PIB), affiché à Lisbonne pour 2010. Le rapport insiste sur plusieurs pistes qui se situent à des niveaux d’intervention différents mais qui sont fortement complémentaires.
Productivité et croissance
Le niveau de vie de la France, et plus largement de l’Union européenne, est inférieur d’environ 25 % à celui des États-Unis. Les auteurs du rapport font différentes préconisations pour accroître la production par habitant en France, dans la perspective du vieillissement de la population :
Stratégie PME pour la France
Parmi les principales mesures de ce rapport figurent la réduction des délais de paiement (surtout de ceux de l’État une diminution du taux d’impôt sur les sociétés), la mise en place d’un small business act facilitant leur accès aux marchés publics ou encore une amélioration des conditions de leur financement.
Internationalisation de la R&D des entreprises
Cette analyse appréhende l’importance et les caractéristiques du processus d’internationalisation de la recherche et développement (R&D) des entreprises. Elle mesure l’attractivité de la France en matière de R&D, comparée aux autres pays de l’OCDE.
Aider nos PME à grandir
Après un rapide état des lieux, le rapport identifie différents freins à la croissance des PME et fait douze propositions très concrètes destinées à favoriser le développement des PME françaises.
Des labos au marchés
Aujourd’hui, la France accuse, en termes de valorisation de la recherche, un retard de l’ordre de 7 à 10 ans par rapport à l’Allemagne, la Belgique ou la Grande-Bretagne et d’une trentaine d’années par rapport aux États-Unis ou à Israël. Des mesures très simples et dictées par le bon sens permettraient de rattraper ce retard.
Mondialisation, réconcilier la France avec la compétitivité
Réussir dans la mondialisation n’est possible qu’avec l’engagement de l’ensemble de la société française, autour de deux notions centrales : cohérence dans l’action, interactions plus nombreuses et plus complexes entre acteurs économiques et sociaux.
Rendre la France compétitive
Réussir dans la mondialisation n’est possible qu’avec l’engagement de l’ensemble de la société française, autour de deux notions centrales : cohérence dans l’action, interactions plus nombreuses et plus complexes entre acteurs économiques et sociaux. La compétitivité n’est pas le seul domaine des entreprises : celle de leur environnement compte aussi.
Rendre l'Europe compétitive
Pour concrétiser l’ambition de faire de l’Union « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde " l’Union et ses membres doivent apprendre parallèlement à lever ensemble certains tabous, comme ceux qui entourent la politique industrielle et les politiques d’investissement public.
Une fondation européenne pour la recherche universitaire
L’Institut Montaigne propose ici la création, au niveau européen, d’une fondation assise sur un financement communautaire, la Fondation Newton.
Universités et compétition internationale
L’Institut Montaigne définit ici sept critères décisifs dans la perspective de fonder un établissement supérieur et de recherche véritablement porteur d’innovation et de rayonnement international
Créateurs, inventions et propriété intellectuelle
Le Code Français de Propriété Intellectuelle introduit une grave discrimination de traitement entre deux sortes de créateurs qui partagent la qualité de créateurs d'oeuvres de l'esprit (de créateurs intellectuels): les créateurs intellectuels d'oeuvres utiles, les inventeurs, et les créateurs intellectuels d'oeuvres esthétiques, les artistes, les premiers étant nettement désavantagés par rapport aux seconds.
Croissance et compétition internationale
Il subsiste aujourd’hui un écart de PIB par tête de 30% entre la France et les Etats-Unis. Cet écart s’explique d’abord par la très faible utilisation du facteur travail qui prévaut dans notre pays. La France est en effet avec la Belgique le pays où le nombre d’heures travaillées par habitant est le plus faible de l’OCDE.
Economie de l'Immatériel
Cette économie recèle un potentiel de croissance considérable, capable d’irriguer toute l’économie française et susceptible de générer des centaines de milliers d’emplois, comme d’en préserver d’autres qui seraient, autrement, détruits ou délocalisés. Ce sont ces objectifs qui inspirent les recommandations formulées dans ce rapport
TRAVAIL
Vieillissement, activités et territoires à l’horizon 2030
Ce rapport a l’intérêt de croiser de manière pertinente la question du devenir du secteur artisanal et commercial (notamment des PME et des TPE) avec les perspectives démographiques et ouvre quelques pistes originales, dont celle de l’économie « présentielle ».
Sécurisation des parcours professionnels
Après avoir rappelé les enjeux d’un parcours sécurisé, ce document s’attache à proposer les voies de la promotion de nouveaux parcours. En ce sens, la détermination des fondements d’un parcours maîtrisé est un préalable nécessaire, avant de repenser les objectifs des parcours puis de dessiner les composantes d’un nouveau système.
La formation tout au long de la vie
Ce rapport a un objectif : favoriser l’« employabilité ». La formation n’est, en aucun cas, une fin en soi. Bien au contraire, elle est un outil parmi d’autres, permettant à un actif de maintenir et de développer ses compétences dans l’optique de préserver son emploi
Ouvrir les grandes écoles à la diversité
La formation professionnelle Diagnostics, défis et enjeux
Ce document de 1999 retrace les résultats d’un diagnostic s’appuiyant largement sur une photographie de l’existant. Il tente également de cerner les défis auxquels, demain, le monde du travail sera confronté.
Fonctionnement des dispositifs de formation professionnelle
La mission commune d’information sur le fonctionnement des dispositifs de formation professionnelle dresse ici le tableau relativement pessimiste d’un système marqué par la complexité, les cloisonnements et les corporatismes : les trois maux de la formation professionnelle. A ces trois maux répondent trois remèdes : la personne, les partenariats, la proximité.
POLITIQUE ET CULTURE DE LA CROISSANCE
Politiques environnementales et compétitivité
Ce rapport montre que jusqu'à présent, le coût de ces politiques est trop faible pour avoir eu un impact significatif sur le commerce international ou la localisation des centres de production. Il souligne par ailleurs que dans la mesure où ces politiques ont pour objectif de limiter les dommages causées par les ménages et les entreprises à l'environnement et à la santé publique, il est normal que ceux-ci en supportent le coût.
° ° °
Synthèse annexes
Commission pour la libération de la croissance française
Une page de publicité
Dépenses militaires de la France
Croissance économique
CROISSANCE POTENTIELLE ET DÉVELOPPEMENT
La croissance économique : mécanismes, effets et perspectives.
La croissance ? Quelle croissance ?
Quelques sites publics concernés
° ° °
Réalisation :
Paco Alpi
Octobre 2007
alpipaco@-OTERCECI-laposte.net
document libre de droits
domaine public