samedi 21 novembre 2009

● Carton rouge. ●

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Convention internationale des droits de l'enfant,
le vingtième anniversaire.
Carton rouge.


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● "Un milliard d'enfants sont
privés d'un ou de plusieurs services
essentiels à leur survie et à leur développement."

Unicef, Rapport annuel 2009

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● Selon la presse, la France compte environ deux millions d'enfants vivant sous le seuil de pauvreté.
Pas terrible, pour un pays prétendument développé et civilisé.

Dans le monde, ce chiffre ignominieux atteindrait un milliard d'enfants, qui vivent dans la misère et la malnutrition, le manque de soins ou d'éducation.

"Il reste un milliard d'enfants à qui il manque un toit, de la nourriture et de l'eau potable", selon l'UNICEF.

L'avenir de l'humanité, c'est-à-dire celui de ses enfants, est dans un état désastreux.


● Vingt ans après la signature de la Convention, - "il y a encore dans le monde beaucoup trop d'enfants qui vivent dans la pauvreté, qui sont exploités et victimes d'abus ; beaucoup trop de fillettes utilisées comme esclaves sexuelles, contraintes au mariage forcé ; beaucoup trop d'enfants victimes d'agressions, de pornographie infantile", estime Samantha Nutt, fondatrice et directrice de l'organisme War Child Canada, elle-même spécialisée dans les droits de l'homme en zone de guerre. Une citation parmi des centaines.

Comme chaque année, la presse se fait l'écho d'une situation toujours catastrophique, même si les efforts engagés, au fil du temps, permettent d'enregistrer quelques améliorations, quelques progrès. En matière de mortalité infantile, par exemple.

● On ne peut pas s'arrêter à ce constat répétitif et sinistre, qui permet de solliciter quelques subsides à l'opinion publique, et de fournir quelques moyens aux organisations caritatives.

Plus d'un septième de l'humanité vit dans la souffrance, la misère et le manque, et nous n'y pouvons rien, sérieusement ?

Et nous aurions été capables de renflouer les banques, les assurances, le système financier international, quelques industries plus ou moins malades, à coup de milliers de milliards, mais pas d'assurer une survie décente à un milliard d'enfants en souffrance ?

Indécent.


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● Carton rouge ●

Même dans les sociétés humaines les plus primitives, le plus "sauvage" des groupes humains sait parfaitement que son avenir et sa survie ne tiennent si les plus faibles et les plus vulnérables ne sont pas sauvegardés, protégés. Veiller sur les enfants, leur nourriture, leur santé, leur apprendre l'essentiel, protéger les plus petits, qui sont les plus fragiles, c'est savoir élémentaire, et pratique fondamentale de tout groupe humain.

Nous avons donc oublié et négligé ce qui fait de nous autres des humains, dignes du nom d'humain.

Nous avons préféré "sauver" les banques, renflouer le système financier en panique, et oublier la catastrophe économique, qui continue à s'aggraver, et la catastrophe politique et sociale, qui continue à prélever des vies par millions parmi ce que nous avons de plus précieux, nos enfants.

La prose moralisante et les bonnes paroles ne suffisent évidemment pas à renverser la vapeur, et malgré les textes officiels, les beaux discours, les engagements solennels, la situation réelle de la planète, et de l'immense majorité de ses habitants, résulte d'un système mondial qui est malade, mortifère, et absurde.

Le constat ne suffit pas, la situation réelle de l'humanité ne s'améliorera vraiment qu'à la condition de changer radicalement le système économique et l'organisation sociale, de repenser nos politiques, nos fameuses priorités, et nos curieuses façons de ne pas appliquer la loi commune, et le droit universel.

La bonne nouvelle, c'est qu'il y a donc du travail pour tous, que ça commence à chaque instant, et partout où un peu d'humanité subsiste, c'est-à-dire en chacun de nous.
Sans exception.


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● Carton rouge, ici aussi ●

● L'Etat français plein de bonnes intentions s'était doté d'une Défenseur des Enfants, en l'an 2000, une autorité autonome de médiation, indépendante en principe des administrations diverses.

Pour célébrer comme il convient le vingtième anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, notre actuel gouvernement vient de décider de supprimer ce poste, à mi-mandat de la mission de l'actuelle Défenseur, nommée jusqu'en 2012, selon la loi.

Mais pour faire bonne figure, et bafouer la loi en toute sérénité, un nouvel organisme prendra le relais, un Défenseur des Droits, dont la fonction reste encore à définir dans le détail, mais qui sera doté de moyens suffisants, nous dit-on. Sérieusement.

Il paraît clair que le futur Défenseur des Droits n'ira pas mettre son nez là où ça pourrait déranger la politique actuelle de rétention administrative des migrants, ni manifester que les enfants n'ont rien à faire en centre de rétention, c'est-à-dire en détention.

● "Selon la Convention internationale des droits de l'enfant (Cide), les enfants, qui n'ont commis aucune infraction, n'ont pas à séjourner dans un centre de rétention administrative qui est un lieu privatif de liberté", avait déclaré récemment la Défenseur des Enfants, Dominique Versini .
Elle critique également les conditions de vie des enfants étrangers à Mayotte, dont le centre de rétention administrative est "une honte pour la République", selon la Cimade.
Elle avance même que ces enfants seraient plus à leur place à l'école, comme le veut la loi, et qu'ils auraient besoin de soins, de conditions d'hygiène décentes.
Elle rappelle aussi que le Comité des droits de l'enfant de l'Onu, s'est dit préoccupé "par la législation française qui tend à favoriser les mesures répressives plutôt que les mesures éducatives", en matière de droits des mineurs.
Bref, ce discours gêne en haut-lieu.

... Qu'à cela ne tienne, ce poste est supprimé, annonce Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice et garde des Sceaux.
La réforme annoncée est dans les tuyaux, et tout va bien.
Félicitations.

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● Quelques ressources officielles édifiantes.

Unicef. Le situation maternelle et infantile dans le monde. Rapport 2009
http://www.unicef.org/french/sowc09/docs/SOWC09-FullReport-FR.pdf


Le rapport spécial droits de l'enfant. La situation des enfants dans le monde, et la Convention internationale. A lire absolument.
http://www.unicef.org/french/media/files/SOWC_Spec._Ed._CRC_Main_Report_FR_100109.pdf

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De Jean-Pierre Rosenczveig, un texte sur l'histoire et les effets de la Convention internationale, sa relation avec les Droits humains, nouvelle et plus adéquate appellation des droits de l'homme,
mais aussi sur la relation délicate du pouvoir actuel avec les droits de l'enfant.

Un papier remarquable, une fois de plus.
A lire absolument, donc.

http://jprosen.blog.lemonde.fr/2009/11/18/droits-de-enfants-un-souffle-perdu-349/

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● Retraduire un texte imparfait, est-ce possible ?

La compassion a une charte, et un site.
Le texte pose quelques problèmes de traduction, en fait.
Il peut donc être discuté, amélioré, expliqué, avec d'autres mots, sans doute.
Retraduit, si possible, jusque dans les faits, au quotidien, par exemple.

A vous de voir...

Le texte en français :
http://charterforcompassion.org/docs/cfc_dl_french.pdf
Le site, en quelques langues :
http://charterforcompassion.org/

Et une variante moins simpliste, intitulée Charte pour la Terre, à lire si vous voulez :
http://www.earthcharterinaction.org/contenu/pages/Lisez-la-Charte.html
http://www.earthcharterinaction.org/contenu/

A voir ici en vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=3rIJDEZ3gxw

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blogue 21.11.09
source photo : Unicef

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● A NE PAS MANQUER, COMME ON DIT ...

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:: Un conte à dormir debout, trouvé sur le site du Monde,
et classé entre ...
sciences et technologie et ... culture.

"Moi , James Bell, curé catholique marié, ancien prêtre anglican"

Mais l'article sera finalement classé, en réalité, en rubrique Europe !

Il n'y s'agit ni de sciences, ni de culture, ni de technologie, et si peu d'Europe.
C'est un conte fantastique, et une nouvelle de pure science-fiction.
Fort réjouissante, en vérité.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/11/21/moi-james-bell-cure-catholique-marie-ancien-pretre-anglican_1270143_3214.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20091121-[deroule]&ens_id=1265998


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Tout le monde peut se tromper,
puisque tout est possible,
et que rien ni personne n'est parfait.


Or donc, Le Monde, qui ne va pas si bien, décida dans sa grande générosité de dépêcher à grands frais une envoyée très spéciale dans le Comté des Highlands, à Inverness, en Ecosse.
Pourquoi faire direz-vous ? Mais attendez la suite...

L'envoyée fort naïve, mais fraîche journaliste et professionnelle de métier, se fit conter par le menu les exploits très catholiques d'un prêtre catholique anglican et marié, qui touché par la grâce, et mû par la pingrerie anglicane en termes d'émoluments de retraite, avait choisi d'embrasser la catholique mais romaine Eglise. Ce que la générosité papale et accueillante de Benoît XVI, Sa Sainteté pour les intimes, avait permis et proposé, et même encouragé.

Le bon Father Bell, c'est son nom, ne se fit pas prier, pour détailler son cheminement fort oecuménique.
Il aimait les rites, les cérémonies, la liturgie, la musique. Il avait fréquenté l'armée britannique, une ONG en Afrique, et pratiqué le rite anglican, comme prêtre marié, mais traditionnel libéral et obéissant catholique.
La chapelle romaine recrutait, il s'y rendit avec armes et bagages, accompagné de son épouse fidèle, et fier de servir une maison en manque de personnel, charmé de recevoir la visite de quelques journalistes en mal de copie, et d'envoyées spéciales du monde entier.

On peut confesser sans barguigner que cela fit un sacré papier, comme on dit dans le métier.

Et c'est ainsi que le grand public béat découvrit, dans un grand quotidien national du soir, déjà nommé, au moins dans sa version numérique, qu'il y a donc, dans le clergé catholique et romain, un certain "James Bell, curé catholique marié, ancien prêtre anglican".

Passionnant, non ?
Et racoleur, avec ça, car il eut été plus exact d'écrire "curé catholique, ancien prêtre anglican, et marié".
Pas de quoi se faire sonner les cloches.
Mais appelez-moi James !

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En tout cas, on aura bien ri.
Comme le disait le bon roi Henri.
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Voir aussi :
Tout savoir sur les Béats, n'en disons pas plus.
http://palimpseste.blog.lemonde.fr/2009/10/21/abbecedaire/

Et la page d'origine, valide quelque temps encore.
http://www.lemonde.fr/web/newsletter_exemple/0,30-0,62-1270440@60-5@45-2,0.html



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:: Un blog SGDG
sans garantie du gouvernement
et parfaitement futile, évidemment
http://pacoalpi.blogspot.com/
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:: Et quelques textes de référence :
http://www.scribd.com/people/documents/21977
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