lundi 18 janvier 2010

= :: Haïti ! Prends garde aux requins ! :: =




Photo France5


= :: Haïti ! Prends garde aux requins ! :: =

● 12 janvier 2010.

Depuis longtemps nous le savions, la terre tremble, et secoue, parfois brutalement, la biosphère, et pas seulement la faune et la flore, mais aussi les villes et les villages.
Le séisme violent qui a frappé Haïti et sa capitale, n'est qu'un exemple douloureux de ce tremblement, naturel et cosmique, en l'occurrence, catastrophique.

Depuis que les Espagnols arrivés avec Christophe Colomb, ont colonisé cette île, cette terre connaît le sort commun des colonies : exploitation forcenée et esclavage, pillages et déportations, misère et famines, la prédation ordinaire des prédateurs et de leurs commensaux.

La France et l'Espagne se partagent l'île d'Hispaniola, alias Saint-Domingue au début du XVIIIe siècle.
A la veille de la Révolution française, elle compte dix fois plus d'esclaves d'origine africaine que de colons.


● 1793. La révolte des esclaves
, pas seulement à Saint-Domingue, conduit à l'abolition de l'esclavage, et à la proclamation au 1er janvier 1804, de l'indépendance de l'île, qui prend le nom de Haïti.

Au passage, on notera que Napoléon Bonaparte, avait envoyé 30 000 hommes pour tenter de s'opposer aux anti-esclavagistes, indépendantistes, menés par Toussaint Louverture, qui est déporté.
Les troupes de Napoléon sont vaincues, la république est proclamée.

L'île connaît ensuite la dictature, l'hésitation entre monarchie et république, une guerre locale de réunification, divers combats pour l'indépendance, que la France finit par reconnaître contre une indemnité pharaonique de 150 millions de francs-or. Pour évaluer cette somme, rappelons que la Louisiane a été vendue par Napoléon aux Etats-Unis, pour 80 millions de francs. Très chère, la liberté.

Le pays subit par suite, d'une part, l'appauvrissement et la surexploitation, d'autre part, une succession de conflits et de coups d'Etat, dont on peut penser qu'il ne s'est jamais relevé.

La rivalité entre francophones et hispanophones, entre colons et anciens esclaves, entre Noirs et mulâtres, sans oublier les divers protectorats et les dictatures militaires, n'a laissé de Saint-Domingue que des territoires sinistrés, épuisés, exsangues, à la merci de l'aide internationale.
Deux républiques, plus ou moins fragiles, se chargent d'administrer la pénurie.

● Un chiffre résume la situation : 80% des Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Avant même le séisme, 72% des Haïtiens vivent avec moins de 2 dollars US$ par jour, 55% ont moins de un dollar par jour. Et la désorganisation généralisée consécutive à la catastrophe risque bien d'aggraver ces chiffres. Source : Banque mondiale.

La dette publique de la république d'Haïti dépassait le milliard de dollars, toujours avant le séisme. Rien ou presque, quand on la compare aux déficits des grandes banques américaines, ou aux sommes investies pour sauver le système financier.


Malnutrition, sous-alimentation, manque de structures sanitaires, chômage, inflation, insécurité, analphabétisme, obscurantismes divers, violences endémiques, à quoi il faut ajouter l'effet des ouragans et cyclones, fréquents dans la région, effet aggravé par la déforestation et le ravinement des pluies tropicales.

Dire qu'il fut un temps où Saint-Domingue était considérée comme la perle des Antilles, tant cette île était riche et profitable... Inutile de dire à quel prix.

Dire aussi que cette république haïtienne a pour devise : Liberté, Egalité, Fraternité...

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● Après la catastrophe, on peut quand même se prendre à rêver.

Qu'Haïti échappe enfin au chaos, reparte sur des bases saines, devienne vraiment enfin une république moderne et prospère. Annuler la dette ne suffira pas, ni même reconstruire, mais repenser de fond en comble un avenir viable.

C'est toujours le même rêve,
d'une humanité libérée de ses prédateurs,
et respectueuse de ses enfants.


A moins que ce ne soit toujours le même cauchemar, interminable.
Une lueur d'espoir ?
Les îles voisines ne vont pas beaucoup mieux.
L'Amérique est encore loin, même si elle occupe, dans l'île voisine de Cuba, une base célèbre à Guantánamo.
A vol d'oiseau, 80 kilomètres séparent Haïti de ce lieu curieusement exemplaire.

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Urgences

Bien sûr, il est urgent de sortir Haïti du chaos, du terrible dénuement où cette terre survit à peine, depuis si longtemps. Les belles âmes de tout poil vont s'exclamer devant la générosité universelle, et réclamer contribution aux opinions publiques, au nom d'une solidarité certes nécessaire.

On peut quand même relativiser les chiffres : Pour mémoire, un million de dollars, c'est le coût marginal annuel d'un seul soldat américain en Irak ou en Afghanistan...

Quand Obama demande 30.000 soldats supplémentaires, en Afghanistan, l'addition supplémentaire s'élève à quelque 30 milliards de dollars, - soit précisément 1 million de dollars par soldat.

Le budget US 2009 de la guerre en Irak et en Afghanistan... sur une seule année, 136 milliards de dollars, - un petit pactole, qui donne à réfléchir, peut-être.


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● Quelques ressources

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ha%C3%AFti

http://news.blog.lemonde.fr/

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/14/haiti-la-malediction_1291437_3222.html#xtor=RSS-3208

Un hebdomadaire contestataire en ligne, à lire :
http://www.haiti-liberte.com/

Ecouter la voix remarquable d'Edwidge Danticat : Stories of Haiti

http://www.ted.com/talks/lang/eng/edwidge_danticat_stories_of_haiti.html



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blog 18 01 2010


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:: Un blog SGDG
sans garantie du gouvernement
et parfaitement futile, évidemment
http://pacoalpi.blogspot.com/
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:: Et quelques textes de référence :
http://www.scribd.com/people/documents/21977
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